Syrie: Des évêques catholiques soutiennent le président Assad

Mise en garde contre la montée de l’islamisme

Damas, 17 juin 2011 (Apic) Après le patriarche d’Antioche des grecs melkites, Mgr Grégoire III Laham, plusieurs autres évêques catholiques soutiennent le président syrien Bachar el-Assad. L’archevêque de Damas, Mgr Gregoire Elias Tabé, et l’archevêque chaldéen d’Alep, Mgr Antoine Audo, ont notamment critiqué les comptes rendus de l’étranger sur les troubles dans le pays.

Mgr Tabé a affirmé à l’agence catholique italienne SIR: «Nous voulons une évolution et non une révolution. Nous sommes pour le changement, s’il a pour but un Etat séculier, qui s’engage pour le bien-être commun, ainsi que pour l’égalité et la justice et s’il maîtrise la violence.» L’archevêque ne cache pas qu’il craint des effets négatifs pour les chrétiens en cas de changements dramatiques. Actuellement il assiste à un grand «jeu international» en couloir contre la Syrie. La violence est surtout le fait de terroristes, qui sont infiltrés de l’étranger. Selon Mgr Tabé, la majorité de la population est derrière Assad. Les Eglises chrétiennes en Syrie soutiennent un «chemin démocratique», afin d’éviter que le pays ne tombe dans le fondamentalisme. La Syrie parviendra à entreprendre les réformes nécessaires, mais sans les pressions internationales.

La Syrie ne doit pas finir comme l’Irak

Mgr Audo, un Père jésuite interrogé par un magazine de la branche anglaise de Aide à l’Eglise en détresse, met en garde contre des problèmes semblables à ceux de l’Irak après l’invasion américaine en cas de renversement de Bachar el-Assad. «Nous ne voulons pas devenir comme l’Irak. Nous ne voulons ni l’insécurité, ni l’islamisation, ni le danger occasionné par une prise de pouvoir islamique.» La Syrie doit se défendre contre les tentatives de déstabilisation», ajoute l’évêque d’Alep. «Les fanatiques parlent de liberté et de démocratie pour la Syrie. Mais ce n’est pas leur but. Ils veulent diviser les nations arabes, les contrôler et leur vendre des armes», a-t-il prévenu. Mais la Syrie se défendra. 80% de la population, en particulier les chrétiens, sont derrière le gouvernement.

Mgr Audo dénonce en particulier une «guerre d’information» contre la Syrie. Les comptes rendus internationaux ne sont pas objectifs. «Nous devons défendre la vérité, en tant que Syriens et en tant que chrétiens», lance-t-il.

Le week-end dernier, le patriarche Grégoire III Laham avait vivement critiqué l’Occident. Contrairement à ce qui se dit à l’Ouest, il n’y a «pas de véritable révolution» en Syrie. On tente actuellement de «provoquer une guerre entre les communautés religieuses», avait affirmé le patriarche d’Antioche des grecs melkites. (apic/kap/am/bb)