Mgr Ravel, revient sur sa démission de comme archevêque de Strasbourg

L’archevêque démissionnaire de Strasbourg, Mgr Luc Ravel, revient dans un entretien accordé à l’hebdomadaire La Vie, paru le 22 mai 2023, sur les raisons qui ont conduit à sa démission comme archevêque de Strasbourg.  

Trois semaines après sa démission, Mgr Luc Ravel, l’archevêque de Strasbourg, revient sur l’enquête apostolique qui a conduit au terme de son épiscopat en Alsace.

Dans un entretien accordé à La Vie, Mgr Ravel, le cœur désormais «suffisamment en paix», évoque les questions de gouvernance ou encore sa gestion des abus sexuels au sein de l’Église. «Je reconnais que je me suis fait déborder par toutes ces affaires d’abus sexuels, qui m’ont pris un temps infini».

Enquête apostolique en 2022

En juin 2022, Mgr Luc Ravel était soumis à une enquête apostolique lancée par le pape François, dont les conclusions n’ont pas été dévoilées. Selon plusieurs sources on lui reprochait sa gestion des affaires courantes, autoritaire et solitaire, de la vie du diocèse. L’évêque admet aujourd’hui avoir péché soit par «inconscience» soit par «illusion».

Dans l’entretien accordé à l’hebdomadaire français, l’ancien évêque aux armées confirme que le fond du problème était sa gouvernance. «C’est la raison pour laquelle le pape demande ma démission, explique-t-il, en particulier, cette difficulté que j’aurais avec des prêtres, qui sont terrorisés par ma façon de traiter les abus. «Vous en faites trop», lui aurait dit le cardinal Ouellet, préfet du Dicastère pour les évêques.

Dès son arrivée à Strasbourg, en 2017, Mgr Luc Ravel s’était engagé dans la traque des agresseurs sexuels. «Le contact direct avec les personnes victimes m’a érodé» même s’il ne regrette rien. «C’était peut-être trop pour moi», reconnaît-il. Il appelle à une «conversion» structurelle pour «penser d’abord aux victimes».

Un divorce avec ses collaborateurs

Dans ce cadre, le prélat comprend qu’on puisse lui reprocher son style de gouvernance et ne «conteste aucune maladresse». «Il est rare que les torts soient tous du même côté», note-t-il toutefois, comparant la situation à un «divorce».

La suite? «Fidèle à l’Église catholique», il aimerait être un «évêque libre, débarrassé de toutes ces réunions et qui pourrait accompagner les personnes qui le demandent», avec une présence dans le milieu intellectuel et du temps pour écrire. (cath.ch/cx/lavie/mp)