Mgr Pontier «préoccupé» par le délit d'entrave à l'IVG
Mgr Georges Pontier a adressé, le 22 novembre 2016, une lettre à François Hollande dans laquelle il se dit «préoccupé» par une proposition de loi «relative à l’extension du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse». Le prélat craint que cette loi ne restreigne «la liberté de conscience».
Le 12 octobre, les parlementaires ont déposé une proposition de loi «relative à l’extension du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse». Cette proposition vise à condamner des sites internet accusés d’ «induire délibérément en erreur, intimider et/ou exercer des pressions psychologiques ou morales afin de dissuader de recourir à l’IVG». Le 8 novembre, le gouvernement a décidé d’engager la procédure accélérée pour l’examen de cette proposition de loi.
«L’interruption volontaire de grossesse, qu’on le veuille ou non, demeure un acte lourd et grave qui interroge profondément la conscience», relève Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France (CEF). Dans la lettre qu’il a adressée au président de la République, il se dit «préoccupé» par la volonté du gouvernement d’engager une telle procédure.
Selon prélat, cette loi «restreindrait la possibilité de réflexion laissée aux femmes avant de prendre la décision d’avorter», les orientant plus rapidement vers la décision d’avorter. «Faudrait-il nécessairement exclure toute alternative à l’avortement pour être considéré comme un citoyen honnête?», s’interroge Mgr Pontier.
Perte de liberté de conscience
Il estime que les sites internet existant actuellement permettent justement la réflexion. Cet espace de réflexion disparaîtrait avec l’adoption de cette loi.
Le président de la CEF redoute que, suite à l’adoption de cette loi, l’acte d’avorter devienne «de moins en moins volontaire, c’est-à-dire de moins en moins libre». Il y voit un «précédant grave de limitation de la liberté d’expression sur internet» qui constituerait «une atteinte très grave aux principes de la démocratie».
Plutôt qu’une loi, Mgr Pontier demande «un vrai débat parlementaire et citoyen», comme cela a été le cas pour les questions relatives à la fin de vie. (cath.ch/com/bh)