Mgr Paglia exhorte les membres de l’OMS à s’unir contre le Covid-19
La pandémie ne devrait pas être l’occasion d’aggraver les conflits diplomatiques, a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pour la vie, dans un entretien donné au quotidien italien La Stampa le 22 mai 2020. Le prélat fait référence à la récente passe d’armes entre les Etats-Unis et la Chine au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lors d’une conférence qui a réuni les 194 pays membres de l’OMS le 18 mai dernier, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a dénoncé la mauvaise gestion de la crise du Covid-19 par l’organisation onusienne. Il a ainsi accusé l’OMS d’être la «marionnette» de la Chine et a menacé de quitter l’organisation.
L’origine d’une pandémie est un problème scientifique «d’une grande importance», a souligné le prélat italien dans cet entretien. Le Covid-19 ne devrait donc pas être l’occasion «d’aggraver les conflits, par exemple entre les Etats-Unis et la Chine». Au contraire, ce virus doit permettre de trouver de nouvelles formes de collaboration internationale.
La défense de la vie suppose en effet une imbrication de vastes réseaux internationaux, qui au nom de la fraternité, doivent sortir des «schémas politico-diplomatiques traditionnels», a-t-il demandé. Pour défendre la santé à l’échelle internationale, Mgr Paglia a donc souhaité que l’OMS joue un rôle fort. Il a invité la Chine, les Etats-Unis et l’Europe à s’unir pour produire et distribuer un vaccin contre le Covid-19.
Appel à la «révolution de la fraternité»
La rapidité de la propagation du virus met selon lui en lumière une vérité, a-t-il estimé par ailleurs: «pour le meilleur ou pour le pire, les conséquences de nos actions retombent toujours sur les autres». Cette solidarité de fait doit donc devenir un choix: la vie est toujours commune, rappelle-t-il. Il s’agit de lancer un appel planétaire à la «révolution de la fraternité».
A cette primauté de la solidarité, doit s’ajouter celle du soin de la planète, a ajouté le président de l’Académie pontificale pour la vie. Sur ce plan, dans ce monde post-Covid-19, l’Eglise devra se montrer encore plus concernée par les problèmes du monde et s’engager à promouvoir une «bioéthique mondiale», a-t-il plaidé. (cath.ch/imedia/bh)