Mgr Morerod salue les «piliers cachés de nos communautés»
«Le christianisme est une religion communautaire et nous ne pouvons plus nous rassembler», regrette Mgr Charles Morerod, dans son message publié le 1er avril 2020 dans la Feuille diocésaine du mois d’avril. L’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) s’efforce de réconforter les personnes esseulées à cause de la crise sanitaire.
Mgr Morerod rend hommage aux fidèles qui participent «à distance» à la vie des communautés. L’évêque souhaite toutefois «que cette situation, qui ne dépend pas de nous, nous permette de prendre et/ou de garder des habitudes, à commencer par celle de lire la Parole de Dieu». Il relève que quand on ne peut pas assister à la messe directement, il est toutefois possible de méditer, également en famille, les lectures de la messe du jour, par exemple.
L’importance ‘d’être avec’
Mgr Morerod met en avant qu’un nombre considérable de croyants, notamment âgés, participent «à distance», en regardent des messes télévisées, en priant chez eux et autres. Ils sont ainsi «des piliers cachés de nos communautés», rappelle-t-il. «Maintenant nous le devenons tous un peu…», ajoute-t-il.
Les personnes qui souffrent le plus de cette situation de confinement sont les malades ou les personnes âgées, qui ne peuvent plus recevoir de visite, que ce soit de leur famille ou des aumôniers. «Or s’il y a un désir humain et chrétien fondamental, vis-à-vis des personnes qui souffrent, c’est précisément ‘d’être avec’», note Mgr Morerod.
L’exemple des «chrétiens cachés» du Japon
Mais «même lorsque nous n’avons plus la joie et le réconfort de la prière au même endroit, notamment des liturgies pascales, nous ne sommes ni seuls ni éloignés: le Saint Esprit est répandu dans nos cœurs, nous unit et nous inspire», souligne l’évêque. «Quand on est proche de Dieu, on est proches les uns des autres».
La communion de désir est une réalité de grâce, rappelle-t-il, «et nous pouvons la vivre le Jeudi-Saint en nous inspirant des communautés de chrétiens japonais qui ont attendu l’eucharistie pendant deux siècles et demi». Mgr Morerod fait référence aux «chrétiens cachés du Japon», qui ont vécu leur foi dans la clandestinité, sans prêtres, durant toute la période où le christianisme a été interdit au Japon (entre 1630 et 1873).
L’évêque de LGF n’oublie pas, dans son message, de rendre hommage à tous les travailleurs qui «prennent des risques considérables pour le bien commun», notamment le personnel soignant, mais aussi les caissières, les chauffeurs de bus, les policiers, les ouvriers de toute sorte, les nombreux services de nettoyage, etc.
«Tout en implorant la sortie de notre désert, écrit Mgr Morerod, nous pourrons recevoir la joie de la résurrection: Christ est vraiment ressuscité, et cela change toute la perspective de notre vie». «Je peux donc vraiment vous dire: Joyeuses Pâques!», conclut-il. (cath.ch/com/rz)