Mgr Lovey: «Nous accueillir les uns les autres avec miséricorde»
Dans une lettre aux agents pastoraux prêtres, diacres et laïcs du diocèse de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey revient sur la question de la lutte contre les abus sexuels qui secoue actuellement l’Eglise en Suisse. Il les appelle à répondre aux interrogations des fidèles en se replongeant dans leur mission de transmettre le Christ ressuscité. Il les recevra à l’évêché le 22 septembre.
«A divers titres, chacun de nous est déjà sensibilisé à la tragique question des abus en contexte ecclésial et a la manière dont ils ont été traités. La parole se libère et son écho nous parvient», écrit Mgr Lovey, à la veille de la parution, le 12 septembre 2023, du rapport sur l’histoire des abus sexuels dans l’Eglise en Suisse.
«Vous aurez et nous aurons tous à devoir répondre aux interrogations des fidèles. Je voudrais par ce message vous encourager a vous replonger dans le coeur de votre mission. Vous avez reçu, par ordination ou par mandat, la mission de transmettre vivant, le Christ ressuscité. C’est à LUI qu’il faut nous référer d’abord. (…) Là où cet évangile de la vie a été bafoué et trahi, nous aurons à le reconnaître.»
«La communion est appelée à se consolider d’autant plus qu’est fragilisée par des sentiments très différents qui peuvent nous habiter: colère, incompréhension, découragement, compassion, étonnement, désespoir, rejet, désir de conversion, engagement pour la justice. En réalisant que ces sentiments nous habitent, nous avons à nous accueillir tels avec patience et à nous accueillir les uns les autres avec miséricorde,» poursuit Mgr Lovey.
L’évêque de Sion conclut en assurant de sa «disponibilité et de celle de mes proches collaborateurs de l’ordinariat à vous accompagner pour nous soutenir dans ce passage difficile, à vous recevoir à l’évêché notamment le vendredi 22 sept. de 16h à 18h.» (cath.ch/mp)
Le rapport du projet pilote sur l’histoire des abus sexuels dans l’Eglise suisse a permis de dénombrer, entre 1950 et 2022, 1’002 cas d’abus sexuels sur 921 victimes pour 510 auteurs. Selon les historiens, il ne pourrait s’agir là que de la partie émergée de l’iceberg. La faillite de l’institution et les négligences des évêques dans la gestion des abus sont pointées du doigt.