Mgr Lazzeri défend l'attitude du diocèse de Lugano dans un cas de pédophilie
Mis en cause après la condamnation début août d’un ex-prêtre à huit ans et demi de prison pour pédophilie, Mgr Valerio Lazzeri se défend. L’évêque de Lugano explique avoir appliqué strictement les normes de l’Eglise et les directives de la Conférence des évêques suisses.
Dans sa réponse à la lettre ouverte de la députée PDC Lara Filippini, publiée dans le Giornale del Popolo, Mgr Lazzeri relève qu’»à la lumière des progrès accomplis récemment par l’Eglise dans ce domaine, avec les papes Benoît XVI et François» il ne peut y avoir d’autre pratique que l’envoi à la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome des dossiers de ces prêtres dont les «tendances honteuses», ont été «confirmées par les faits», en vue de leur renvoi de l’état clérical. C’est exactement ce qui s’est passé dans ce cas, à la différence près que la conclusion de la procédure a été anticipée, puisque la personne en question a demandé elle-même sa réduction à l’état laïc.
Le diocèse de Lugano a agi conformément aux règles de la Conférence des évêques suisses. Il a désigné deux médiateurs indépendants pour accueillir les victimes et les aider dans les procès civils et canoniques. Une commission pour la thématique des abus sexuels a également été instituée, indique l’évêque.
Reproches à Mgr Grampa
Les reproches de la politicienne s’adressaient en fait surtout à l’ancien évêque de Lugano, Mgr Pier Giacomo Grampa qui aurait été au courant des «tendances honteuses» de ce prêtre et qui se serait contenté de le déplacer dans une autre paroisse. Sans prétendre juger le comportement de son prédécesseur, Mgr Lazzeri relève qu’un évêque, comme tout être humain, se trouve souvent dans des situations complexes, à devoir prendre des décisions qui, rétrospectivement, peuvent apparaître comme mauvaises. A l’époque, Mgr Grampa semblait avoir à disposition des informations appropriées y compris une décision de ne pas poursuivre les accusations de pédophilie délivrée en 2002 par un procureur. Cela signifie que l’identification d’un pédophile n’est pas toujours aisée, note Mgr Lazzeri.
Bien sûr, il serait plus facile d’agir immédiatement dans le cadre d’une certitude de la culpabilité d’une personne. Malheureusement, il faut parfois du temps pour obtenir cette certitude et cela peut être fatal. En outre, il convient de noter qu’il n’est pas toujours évident, pour les victimes et leurs familles de dénoncer ceux qui ont commis des abus. «Sans aucun doute, les efforts à cet égard ne peuvent jamais être déclarés suffisants et vous ne pouvez jamais baisser la garde», note Mgr Lazzeri.
Importance de la formation
L’évêque de Lugano insiste aussi sur la portée de la formation au niveau du séminaire et sur le soutien psychologique et spirituel, en particulier dans les premières années du ministère. Il redit enfin son soutien à la majorité des prêtres qui se livrent quotidiennement avec passion et transparence dans leur mission. (cath.ch-apic/gdp/mp)