Mgr Jurkovič à l'ONU: L’intégration des réfugiés, une dynamique à double-sens
Mgr Ivan Jurkovič a insisté sur la nécessité d’intégration des migrants. Le représentant permanent du Saint-Siège au siège genevois des Nations unies, est intervenu à trois reprises les 10 et 11 avril 2018 au cours des négociations autour du Pacte mondial sur les réfugiés.
Pour le Saint-Siège, ce Pacte mondial doit se doter d’une approche «holistique et intégrée» tout en étant «centré sur la personne humaine». Selon Mgr Jurkovič, la question de la protection des frontières et des réfugiés ne semblent plus «irréconciliables» mais au contraire se renforcent mutuellement.
Pour cela, les politiques de sécurité nationale doivent être «inclusives et non-discriminatoires», c’est-à-dire protéger tant les citoyens que ceux qui fuient les violences et les conflits. Il est ainsi important, a souligné le prélat, de «rappeler que chaque réfugié a des devoirs envers le pays d’accueil», en particulier de respecter les lois.
Approches durables
Les solutions d’urgence doivent être orientées vers des approches durables, au profit tant du réfugié que de la communauté d’accueil par l’intégration, «une dynamique à double-sens». Ainsi, plutôt qu’une «approche exclusivement orientée sur la sécurité», il faut identifier les personnes en besoin d’une protection internationale et adopter à leur égard le principe de non-refoulement.
De plus, pour Mgr Jurkovič, il est d’une «importance critique» de permettre aux enfants réfugiés d’accéder à l’éducation. L’école, explique-t-il, permet de suivre les enfants et de les protéger des trafics. Ainsi, ils doivent avoir accès aux «mêmes standards d’éducation que ceux des citoyens». Il en va de même pour les services de santé, afin de susciter l’espoir et de restaurer la dignité.
Sans oublier non plus, la nécessité de garantir la possibilté du retour dans le pays natal, comme exprimé par le pape François dans son discours au corps diplomatique le 8 janvier dernier qui parlait alors d’un «droit fondamental». Notamment car ces citoyens de retour dans leur pays peuvent s’impliquer dans la reconstruction de la société et de la paix.
Ambiguïtés de langage
Par ailleurs, le représentant du Saint-Siège a dénoncé au cours de ses interventions des «ambiguïtés» de langage, et des références à des documents qui n’ont pas atteint «un consensus international». Ainsi, il a suggéré de modifier le titre d’une section du document, en remplaçant «genre» par «autonomie des femmes et filles». Ce, afin de «rendre clair que ce que nous voulons est une participation et contribution accrue des femmes et filles comme partie-prenantes et leaders».
Débattu depuis un an, le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière devrait être adopté en décembre prochain. Les négociations quant à elles devraient s’achever en juillet. (cath.ch/imedia/xln/pp)