Mgr Josef Stübi: «Je veux que l’Action de Carême garde son importance»
Nouveau président du conseil de fondation d’Action de Carême (AdC), l’évêque auxiliaire de Bâle, Mgr Josef Stübi, a participé à sa première réunion, le 23 février 2024. Il revient avec kath.ch sur le sens qu’il donne à cette nouvelle responsabilité.
Propos recueillis par Jacqueline Straub, traduction et adaptation Grégory Roth
Mgr Josef Stübi associe de nombreux souvenirs d’enfance à AdC, comme lorsqu’il rapportait chaque année sa petite pochette Action de Carême le dimanche à l’église: «Dans notre monde d’enfants, nous savions que cela aidait les pauvres», déclare a kath.ch celui qui se réjouit d’apporter sa contribution pour le bien de nombreuses personnes dans le vaste monde, mais aussi pour le bien de cette organisation suisse de coopération internationale. Interview.
Savez-vous déjà en quoi consiste concrètement cette tâche?
Josef Stübi: La tâche du président du Conseil de fondation comprend, d’une part, la préparation et la convocation des réunions du conseil, et ce au moins quatre fois par an. D’autre part, l’une de mes tâches est de faire part des préoccupations de l’Action de Carême à la Conférence des évêques suisses (CES) – et inversement. Il s’agit enfin de soutenir les demandes de l’organisation dans l’espace public.
Quelles seront vos priorités?
Je ne vois pas cette responsabilité uniquement comme une tâche organisationnelle, mais aussi participative. C’est ce que j’ai fait pendant toutes ces années en tant que curé, dans un contexte très différent, mais tout aussi important. Durant mes premières années de sacerdoce, j’ai constaté un engagement des paroisses pour Action de Carême beaucoup plus fort et avec une participation financière beaucoup plus importante que ces dernières années.
«Il est important de soutenir la campagne de Carême dans l’espace public»
La diminution du nombre de membres et des personnes qui assistent aux services religieux a des répercussions. C’est pourquoi, en matière de collecte de fonds et de visibilité, il est important qu’un grand travail créatif soit réalisé dans les milieux extra-ecclésiaux. Quant aux milieux intra-ecclésiaux, cela pourrait être une préoccupation particulière pour moi, nous verrons bien. En tout cas, j’aimerais contribuer à ce que la campagne de Carême et la collecte, surtout pendant le Carême, conservent leur importance.
À quand remonte votre premier souvenir de la campagne du Carême?
Elle m’accompagne depuis mon enfance. Dans notre famille, les petites pochettes de Carême, y compris celles destinées aux enfants, occupaient une place centrale et bien visible dans notre salon, pendant le carême. Chacun mettait quelque chose dans sa petite pochette pour l’emporter ensuite à l’église le dernier dimanche de Carême.
Dans notre monde d’enfants, nous savions que cela aidait les pauvres. Je me souviens très bien du jour où notre père nous a dit, lors du repas de midi, que 13’000 francs avaient été récoltés dans notre village, qui comptait alors entre 600 et 700 habitants. Pour moi, cela représentait – et encore aujourd’hui bien sûr – tellement d’argent!
Pourquoi considérez-vous cette œuvre d’entraide importante?
AdC s’engage de plusieurs manières en faveur des personnes marginalisées, défavorisées, pour lutter contre la faim et la pauvreté, pour le bien-être des humains, de leur environnement, et pour un monde plus juste.
«Ce qui est important, c’est la dimension diaconale de la campagne de Carême dans toute sa diversité»
La dimension diaconale de la campagne de Carême est importante dans toute sa diversité: maintenir la conscience de la détresse et des besoins multiples dans le monde proche et lointain, en montrer les causes et les relations de manière compréhensible pour le public, s’engager dans le discours politique de l’Église et de la société, et participer ainsi activement à cheminer vers un avenir de justice et de paix.
Pour moi, la source de l’engagement pour la campagne de carême reste le message de Jésus, en tant que double commandement de l’amour de Dieu et du prochain, qu’il concrétise par des paroles fortes, telles que: «J’avais faim et vous m’avez donné à manger». (Mt 25,35).
Quel est, selon vous, le rôle d’AdC dans la société suisse?
Dans le milieu catholique et ecclésial – s’il est encore possible d’en parler aujourd’hui –, l’importance et la signification d’Action de Carême est encore assez élevée – notamment chez ceux et celles qui pratiquent. Dans l’ensemble de la société, la situation est un peu différente: c’est une organisation de politique sociale et de développement parmi de nombreuses autres, y compris laïques, qui font également du très bon travail. Néanmoins, je pense que AdC est présente, visible et remarquée, notamment grâce au nouveau logo et à la présence médiatique repensée. (cath.ch/kath/gr)