Chine: Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, ancien archevêque de Hong Kong, aura 80 ans le 13 janvier
Mgr John Tong Hon créé cardinal
Hong Kong, 12 janvier 2012 (Apic) Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, ancien archevêque de Hong Kong et figure mythique de la défense de l’Eglise catholique en Chine, fêtera son 80e anniversaire le 13 janvier 2012. A cette date, le collège des cardinaux comptera 192 membres, dont 107 électeurs. Son successeur à Hong Kong, Mgr John Tong Hon, sera créé cardinal lors du consistoire du 18 février prochain qui portera à 125 le nombre d’électeurs en cas de conclave.
Né à Yang King-pang, dans le diocèse de Shanghai (Chine), le 13 janvier 1932, Joseph Zen Ze-kiun fait son noviciat auprès des salésiens à Hong Kong, où il prononce ses vœux perpétuels en 1955. Après avoir étudié en Italie, à Turin puis à Rome, il est ordonné prêtre dans la capitale piémontaise le 11 février 1961.
De retour en Asie, il est pendant 6 ans supérieur provincial pour la Chine de la Société salésienne de saint Jean Bosco. Entre 1989 et 1996, il enseigne la philosophie et la théologie sacramentelle dans plusieurs séminaires chinois, dont celui de Sheshan, près de Shanghai.
Le 13 septembre 1996, un an avant la réintégration de Hong Kong à la Chine, le père Zen Ze-kiun est nommé par Jean Paul II coadjuteur du diocèse de Hong Kong, dont il prend définitivement les rênes en 2002. A compter de 2004, cet avocat infatigable de la liberté religieuse est considéré persona non grata en Chine continentale.
En 1998, il participe à l’Assemblée spéciale pour l’Asie du Synode des évêques. Il prend également part au synode de 2005 sur l’Eucharistie et celui de 2008 sur la Parole de Dieu. Mgr Zen Ze-kiun est créé cardinal lors du premier consistoire convoqué par Benoît XVI, le 24 mars 2006.
En 2008, le religieux salésien est chargé par le pape de rédiger les méditations du Chemin de croix du Vendredi saint, au Colisée, à Rome. Ce prélat connu pour son franc-parler profite alors de cette tribune pour évoquer le sort difficile des catholiques chinois
Un ardent défenseur des chrétiens de Chine
Ces dernières années, le cardinal Zen Ze-kiun a souvent pris la parole pour critiquer l’attitude de l’Eglise officielle chinoise, soutenue par Pékin, et notamment les ordinations épiscopales illicites célébrées sans l’accord de Rome. Ses propos ont toujours été très engagés, au point de susciter parfois une certaine gêne au Vatican. Les médias du Vatican avaient alors reçu la consigne de ne pas lui donner la parole.
En avril 2011, il s’était publiquement opposé au missionnaire belge Jeroom Heyndrickx qui encourageait la poursuite du dialogue entre la Chine et le Saint-Siège malgré les ordinations épiscopales illicites et la tenue de la 8e Assemblée nationale des représentants catholiques à Pékin fin 2010. Le cardinal Zen Ze-kiun soutenait alors que le dialogue mené avec Pékin ne devait pas amener les catholiques à renoncer à leur foi, ni à la discipline ecclésiastique commune.
Puis, durant l’été, peu avant une nouvelle ordination illicite en présence forcée d’évêques légitimes, le prélat salésien avait adressé un message au président Hu Jintao et au premier ministre Wen Jiabao pour les exhorter à arrêter «ces fonctionnaires voyous qui violent la constitution de l’Etat (…) et forcent les évêques chinois, les prêtres et les laïcs à agir à l’encontre de leur conscience».
Homme de convictions, le cardinal Zen Ze-kiun a effectué en octobre dernier une grève de la faim de 3 jours afin d’exprimer son désaccord avec une décision de justice mettant en péril à ses yeux le droit de l’Eglise à animer et à gérer comme elle l’entendait les écoles dont elle avait la charge à Hong Kong.
Jusqu’à ses 80 ans, le cardinal Zen Ze-kiun était membre des Congrégations pour le culte divin et la discipline des sacrements et pour l’évangélisation des peuples. (apic/imedia/ami/js)