Mgr Jean-Marie Lovey | © Berard Hallet
Suisse

Mgr Jean-Marie Lovey: «Le sommet, c'est Pâques»

Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, a rédigé un message de Pâques pour les lecteurs de cath.ch. Il reprend la thématique de la montée vers Pâques, le sommet vers lequel nous montons, «Même si c’est à petits pas et plus péniblement, nous sommes en route».

Il y a peu, ce média a donné une place à l’historique des «Montées vers Pâques». L’histoire est le support et la condition indispensable du déploiement du sens des choses. Mon message voudrait expliciter cette merveilleuse expression chargée d’un sens spirituel très riche. Elle suggère un itinéraire qui va de bas en haut, par un itinéraire qui aboutit vers un sommet. Reprenant cette expression, je commente. 

Une Montée se fait de bas en haut. En bas, il y a vous lecteurs, moi, chacun. Là où nous en sommes; tels que nous sommes; avec nos grandeurs et misères, mais bien décidés à nous mettre en route. L’aventure demande un minimum d’équipement. La seule chose à ne pas laisser en bas, c’est soi-même. Il nous faut y aller avec tout ce que nous sommes, suivant l’invitation faite, à Gethsémani, par Jésus aux disciples endormis: «Levez-vous, allons.» De la Pâque 2020 à celle de 2021, l’année a été longue et difficile pour beaucoup. A l’heure qu’il est, êtes-vous  tristes, anxieux, insouciants, révoltés, amoureux, souffrants, joyeux, sceptiques, solitaires, déterminés? Si Jésus dit «Allons» c’est qu’il fait le chemin avec nous. Allons avec lui, et avec les autres, sans les oublier non plus.

«L’itinéraire d’une montée vers Pâques est nécessairement marqué par les balises que Jésus lui-même pose pour sécuriser notre route chrétienne.»

La montée se fait par un chemin. Comment ne pas entendre celui qui, dans l’évangile, dit de lui-même: «je suis le chemin»? Un chemin ne s’invente pas par chaque marcheur, chaque pèlerin. A force de passer, génération après génération par les mêmes paysages un chemin finit par se tracer. Les passants, peu à peu, font le chemin, mais réciproquement et plus fondamentalement il n’est pas rare de voir le chemin, non seulement fasciner, mais finir par façonner l’homme. L’itinéraire d’une montée vers Pâques est nécessairement marqué par les balises que Jésus lui-même pose pour sécuriser notre route chrétienne. L’Eucharistie du Jeudi; la Croix du Vendredi; l’Espérance devant le tombeau du Samedi; l’inouï du Matin de Pâques.       

Une Montée vise un but: le sommet! Le sommet c’est Pâques. Mais sait-on assez que le rythme spirituel chrétien est tout entier organisé autour du dimanche, en mémoire de la Résurrection au  premier jour de la semaine? Chaque dimanche est un premier jour. Chaque dimanche est Pâques. Nos montées vers ce sommet sont ainsi hebdomadaires, sans qu’il s’agisse de répétitions lassantes. Pâques est source de vie nouvelle. A l’heure des lassitudes paralysant nos fonctionnements sociaux, humains, religieux, rappelons-nous, pour nous y encourager, que nous montons; même si c’est à petits pas et plus péniblement, nous sommes en route.  
Le pèlerin de la montagne nous fait si justement prier:

 Fais Seigneur que je marche,
 que je monte par les sommets,
 vers Toi
avec toute ma vie
avec tous mes frères
 avec toute la création,
dans l’audace et l’adoration.    

+Jean-Marie, évêque

Mgr Jean-Marie Lovey | © Berard Hallet
1 avril 2021 | 09:00
par Rédaction
Temps de lecture : env. 2  min.
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