Mgr Gmür ne veut pas voir une église transformée en mosquée

L’église catholique Don Bosco, en ville de Bâle, fermée depuis 2013, attend toujours une nouvelle affectation. Elle sert actuellement de cadre à une exposition de photos de l’artiste italien Andrea Di Martino sur la transformation des églises désaffectées. Pas question néanmoins de la transformer en mosquée, affirme l’évêque de Bâle.

Bar, théâtre, nightclub, musée, mais aussi centre de fitness, mosquée, ou appartement de luxe, la cinquantaine d’anciennes églises photographiées par Andrea Di Martino dans toute l’Italie ont connu les fortunes les plus diverses. L’exposition intitulée «The Mass is ended» (la messe est dite) relance l’interrogation sur le sort des églises qui ne servent plus au culte. Et en particulier celle de Don Bosco dans le quartier bâlois de Breite. Construite en 1935 par l’architecte Hermann Baur elle a été fermée en juillet 2013 dans le cadre de la réorganisation des paroisses catholiques de la ville. Elle attend depuis une nouvelle utilisation.

Trop de lieux de culte à Bâle

«Nous avons trop de lieux de culte», a reconnu Mgr Felix Gmür, lors d’un débat organisé le 18 janvier 2016 en marge de l’exposition. Les structures ecclésiales en ville de Bâle ont été conçues pour accueillir environ 90’000 fidèles, or ils ne sont plus que 30’000 à venir plus ou moins régulièrement à l’église, a expliqué l’évêque de Bâle. C’est une situation qu’il faut accepter. «Nous sommes là pour amener les personnes à Jésus avec ou sans bâtiment.»

Pour autant, l’évêque de Bâle n’est pas indifférent à l’usage des églises désaffectées. En priorité, il souhaite pouvoir les remettre à une autre communauté ou confession chrétienne. C’est le cas notamment à Lucerne, où une église a été cédée à la communauté orthodoxe. «Je ne serais pas favorable à une transformation en mosquée», a répondu l’évêque à la question d’un journaliste. «Certains musulmans pourraient interpréter cela comme une prise sur les chrétiens.» Ce qui risquerait de mettre en danger la paix religieuse.

D’autres transformations l’interpelleraient aussi, comme un centre de fitness ou une banque. «Dans un fitness, le culte du corps est célébré presque de manière religieuse et dans une banque, c’est le culte de l’argent.» Pour l’évêque, «nous sommes devenus pseudo-religieux». Il ne s’agit pas tant de la sécularisation que d’un certain pluralisme, dans le sens où «on fait tout partout». Une ancienne église devrait rester une oasis de silence, un lieu où il n’y a pas d’obligation , ni de prier, ni d’acheter.

Quel avenir pour Don Bosco?

L’avenir de l’église Don Bosco sera décidé par le Conseil de l’Eglise cantonale de Bâle en concertation avec l’évêque. Des discussions sont actuellement en cours avec une église évangélique libre, une église anglicane et une école d’art. La paroisse du Saint-Esprit, à laquelle est rattachée l’église don Bosco, aimerait l’utiliser pour la célébration des enterrements. Le projet avec l’Académie de musique de Bâle a buté sur des questions financières. (cath.ch-apic/kath.ch/mp)

«The Mass is Ended» l’exposition de photos d’Andrea Di Martino, à l’église Don Bosco de Bâle est ouverte les week-end jusqu’au 5 mars. Entrée libre.