Les ruines du village de Betnaya, au nord de l'Irak. L'église de Mar Qeryaqos est restée debout |© Maurice Page
Vatican

Mgr Gallagher: la liberté religieuse pour reconstruire le Moyen-Orient   

A la veille de la visite de Donald Trump au Vatican, le Saint-Siège a rendu publique une intervention de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats, sur la protection des chrétiens au Moyen-Orient. Selon l’édition italienne de Radio Vatican, le 22 mai 2017, le prélat a insisté sur l’importance de la liberté religieuse dans ces pays, pour la plupart musulmans.

Lors du colloque international organisé par la Fondation Centesimus Annus pro Pontifice, le 20 mai dernier, Mgr Gallagher a présenté l’action du Saint-Siège en faveur des minorités religieuses persécutées, dont les chrétiens d’Orient. Un sujet qui pourrait rapprocher le pape François et le président américain, qui en a fait une de ses priorités.

Dans son intervention, publiée en intégralité en italien par Radio Vatican, le diplomate du Vatican affirme que la réalité intrinsèque et millénaire du Moyen-Orient est d’être une mosaïque de peuples et de religions. «Le pluralisme religieux n’est pas quelque chose d’importé ou imposé au Moyen-Orient de l’extérieur», a-t-il souligné.

Mais cet équilibre et cette identité sont aujourd’hui menacés, a longuement développé Mgr Gallagher, par l’idéologie de l’organisation djihadiste Etat islamique (Daech), qui éradique les chrétiens et autres minorités.

Préparer «l’après-Daech»

Dès lors, et dans la perspective de «l’après-Daech», la diplomatie du Saint-Siège est particulièrement soucieuse de promouvoir la liberté de religion et de conscience au Moyen-Orient, principe «fondamental» pour reconstruire des sociétés pluralistes.

Or dans «beaucoup de pays du Moyen-Orient, cette liberté religieuse est limitée», a ajouté Mgr Gallagher. Pour le Saint-Siège, il est important que les chrétiens et les autres minorités ne soient pas juste des minorités protégées ou tolérées, mais des citoyens à part entière, avec les mêmes droits civils.

Après la barbarie de l’Etat islamique, se pose pour des chrétiens en profonde crise d’identité, selon le prélat, la question de leurs possibilités réelles de retourner sur leurs terres. Les maisons, les écoles et les églises sont en ruines, et beaucoup reste à faire pour les aider à revenir en toute sécurité. Au vu de l’expérience traumatisante de ces trois dernières années, subsiste aussi la peur que cela puisse se reproduire, a remarqué Mgr Gallagher.

En conclusion de son intervention, le secrétaire pour les relations avec les Etats au Vatican a demandé aux membres de la Fondation, de même qu’à la communauté internationale, d’user de leur influence pour soutenir et protéger les chrétiens et les autres minorités. Notamment en favorisant la création d’emplois sur place.

La Fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice a été créée par Jean Paul II en 1993, pour promouvoir la doctrine sociale de l’Eglise. Elle regroupe des laïcs catholiques investis dans le monde économique et universitaire. (cath.ch/imedia/ap/rz)

Les ruines du village de Betnaya, au nord de l'Irak. L'église de Mar Qeryaqos est restée debout |© Maurice Page
23 mai 2017 | 14:33
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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