Mgr Bonnemain: «L’histoire de l’abbé Ebnöther est terrible»
Mgr Joseph Bonnemain, évêque de Coire, a participé au film «Notre père» sur le sort des enfants de prêtres en Suisse. »Je ne peux que reconnaître – une fois de plus – la culpabilité de l’Église et demander pardon aux victimes», explique-t-il.
Mgr Bonnemain connaissait le cas du prêtre Anton Ebnöther du temps où il était official du diocèse de Coire. «Le film ‘Notre Père’ montre de manière impressionnante la terrible histoire de quatre mères et de leurs enfants qui ont subi l’indicible à cause des abîmes de bassesse d’un prêtre. Il n’y a rien à enjoliver», a-il répondu à kath.ch.
«En 2014, Lisbeth Binder est venue me voir en tant qu’official du diocèse de Coire à l’époque. Elle s’est présentée comme la fille de Toni Ebnöther et m’a fait part de son souhait d’en savoir plus sur son père. Lors de cet entretien, elle m’a révélé que cet ancien prêtre du diocèse avait eu six enfants avec quatre femmes différentes. Depuis, j’ai à cœur de tout faire pour accompagner ces personnes, être proche d’elles et les soutenir. J’ai cherché des dossiers dans nos archives. J’ai demandé à toutes les paroisses concernées de chercher de leur côté s’il y avait quelque chose dans leurs archives. Tout cela pour répondre au souhait des personnes concernées d’en savoir plus sur leur histoire.»
Contact avec le réalisateur dès 2016
Lorsqu’en 2016, le réalisateur Miklós Gimes est venu me voir pour me dire qu’il allait tourner un film sur le sujet, j’étais d’emblée prêt à le soutenir dans son travail. J’ai moi-même été enregistré pendant deux heures, en compagnie des six enfants. Pour moi, il était très important que Mme Binder puisse participer activement à l’événement de prière des évêques suisses à la basilique Valère à Sion en décembre 2016, en tant que représentante de toutes les victimes d’abus sexuels dans le milieu ecclésial en Suisse.
«Après que je suis devenu évêque de Coire en 2021, le réalisateur a souhaité faire de nouvelles prises de vue avec moi. Je me suis mis à disposition et un entretien avec les six personnes a été enregistré pendant deux heures à l’évêché.»
Pour Mgr Bonnemain, il s’agit d’une histoire terrible. «Chaque fois que j’en entends à nouveau parler, je suis très triste. C’est l’histoire d’un homme incapable d’assumer la moindre responsabilité pour ses actes – sans aucune capacité d’engagement, immature et sans caractère jusqu’à la fin. Si la douleur de ces personnes peut avoir un effet positif, j’espère que dans l’Eglise, nous en tirerons les leçons et que nous n’accepterons plus jamais de telles personnalités instables – ni dans les séminaires, ni dans les noviciats des différents ordres religieux».(cath.ch/kath.ch/mp)