Mexique: L’Église catholique veut prélever la dîme

Courante dans les Eglises évangéliques, la pratique de la dîme pourrait aussi gagner l’Eglise catholique latino-américaine. L’archevêque de Mexico veut ainsi convaincre cette année les fidèles de reverser l’équivalent d’une journée de salaire -ou de chiffre d’affaires pour les commerçants et les artisans- au titre de la dîme.

Dans une tribune publiée le 5 janvier dans l’hebdomadaire diocésain, le cardinal Carlos Aguiar Retes, estime que la dîme est un moyen de «manifester sa gratitude et son amour» à l’institution.

«D’un point de vue technique et littéral, rappelle le prélat, la dîme équivaut au dixième des revenus, offerts en l’honneur de Dieu, pour appuyer les activités ecclésiales et apostoliques». Même si l’Église reconnaît les difficultés, le travail et les responsabilités quotidiennes de chaque fidèle, elle entend insister pour le versement d’une contribution spéciale en fonction des possibilités de chacun.

La dîme n’est pas une aumône

Pratique largement répandue au sein des Eglises évangéliques, «la dîme demeure un sujet encore largement tabou au sein de l’Eglise catholique latino américaine», commente Antonio Kater Filho, fondateur en 1988 de l’Institut Brésilien de Marketing Catholique (IBMC). Pour le théologien spécialiste en marketing, « la dîme a de tout  temps été considérée comme une aumône, alors qu’elle doit être perçue comme un investissement financier pour le bien d’une Église qui appartient à tous».

Aide pour les frais médicaux

Pour Mgr Carlos Aguiar Retes la dîme doit servir à porter plus avant les œuvres de l’apostolat, les initiatives de charité et de solidarité, de promotion des vocations, de soutien aux prêtres en activité ou retraités. Une partie des fonds récoltés servira ainsi au financement des frais médicaux des prêtres âgés.

La foi ne consiste pas seulement en l’espoir de recevoir de Dieu des bénédictions mesurables en abondance matérielle, mais aussi de le remercier en appuyant l’Église, souligne le prélat.

Joint par téléphone, l’archevêché n’a cependant pas souhaité révéler «pour des raisons de sécurité» ce que représentait la dîme dans son budget de fonctionnement global. (cath.ch/jcg/mp)