Message du pape pour la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création

Pour la deuxième année consécutive, le pape François célèbre, le 1er septembre 2016, la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création. Dans un message publié à cette occasion, il affirme que le souci de la Création est une ‘œuvre de miséricorde’

L’an dernier, le pape François avait institué cette journée annuelle et oecuménique le 1er septembre, reprenant une pratique déjà en cours dans l’Eglise orthodoxe. Si en 2015, il s’était contenté d’une liturgie de la parole dans la basilique Saint-Pierre, cette année, il publie aussi un message sur le thème «Usons de miséricorde envers notre maison commune«. Dans ce message traduit en sept langues, dont l’arabe et le polonais, il assure que la sauvegarde de la Création est une «œuvre de miséricorde».

En introduction, le pape François s’adresse aux «chrétiens et non-chrétiens, personnes de foi et de bonne volonté», leur demandant d’être «unis pour montrer de la miséricorde envers notre maison commune – la terre -». Inspiré largement de son Encyclique Laudato Si’  du 18 juin 2015, ce texte rappelle que les pauvres du monde, pourtant souvent les moins responsables des changements climatiques, y sont aussi les plus vulnérables. Ces dérèglements climatiques sont aussi à l’origine de la crise poignante des migrants forcés, souligne-t-il.

Dieu nous a donné la terre pour la cultiver

Tandis que «Dieu nous a donné la terre pour la cultiver et la garder avec respect et équilibre», poursuit-il, «la cultiver ›trop’ – c’est-à-dire en l’exploitant de manière aveugle et égoïste – (…) est un péché». En ce Jubilé de la miséricorde, le Souverain pontife invite alors les fidèles chrétiens à une «conversion écologique, qui requiert une claire prise de conscience de notre responsabilité à l’égard de nous-mêmes, du prochain, de la création et du Créateur.

Cette conversion écologique à laquelle appelle le pape François passe par une conversion spirituelle intérieure pour les chrétiens, soutenue de façon particulière par le sacrement de la pénitence. Pour cela, le pape invite chaque fidèle à établir un examen de conscience, à la manière de saint Ignace. De la même manière que son prédécesseur Jean-Paul II (1978-2005), durant le Jubilé de l’an 2000, avait invité les catholiques à reconnaître leurs torts pour l’intolérance religieuse passée et présente, ainsi que pour les injustices commises envers les Juifs, les femmes, les peuples indigènes, les immigrés, les pauvres et les enfants à naître, le pape François encourage à se repentir du «mal que nous faisons à notre maison commune».

Protéger la Création: une œuvre de miséricorde

L’examen de conscience, le repentir et la confession doivent alors conduire à des changements concrets de styles de vie, demande le chef de l’Eglise catholique.»Cela doit se traduire en attitudes et comportements concrets plus respectueux de la Création», explique-t-il avant de donner, comme dans son Encyclique Laudato Si’, des exemples concrets : «faire un usage raisonnable du plastique et du papier, ne pas gaspiller l’eau, la nourriture et l’énergie électrique, trier les déchets, traiter avec soin les autres êtres vivants, utiliser les transports publics et partager un même véhicule entre plusieurs personnes». «Nous ne devons pas croire que ces efforts sont trop petits pour améliorer le monde», insiste-t-il.

En conclusion de son message, le pape François ajoute «un complément» aux deux listes traditionnelles des sept œuvres de miséricorde, ajoutant à chacune «la sauvegarde de la maison commune». Son message se termine par cette invocation, inspirée d’une prière proposée pour tous les croyants du monde à la fin de Laudato Si’ . (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)