Message de Carême du pape François
«Ne nous lassons pas d’éliminer le mal de notre vie», exhorte le pape François dans son message pour le Carême 2022, diffusé le 24 février.»Le Carême est un temps propice de renouveau personnel et communautaire qui nous conduit à la Pâques de Jésus-Christ mort et ressuscité», explique-t-il, invitant notamment à se libérer des addictions numériques.
«Le Carême nous invite à la conversion, au changement de mentalité, pour que la vie ait sa vérité et sa beauté non pas tant dans la possession que dans le don, non pas tant dans l’accumulation que dans la semence du bien et dans le partage», ajoute l’évêque de Rome en reprenant la parabole évangélique du semeur.
«Un premier fruit du bien semé se retrouve en nous-mêmes et dans nos relations quotidiennes, jusque dans les plus petits gestes de bonté», explique le pape, qui reprend cette idée contenue dans son exhortation apostolique de 2013, Evangelii gaudium : «En Dieu, aucun acte d’amour, si petit soit-il, et aucune «fatigue généreuse» ne sont perdus.»
Il ajoute que «c’est précisément en semant pour le bien d’autrui que nous participons à la magnanimité de Dieu». La Parole de Dieu «annonce que la véritable moisson est la moisson eschatologique, celle du dernier jour, du jour sans coucher du soleil», insiste le pape, avec un certain lyrisme.
Il rappelle que dans l’Évangile selon saint Jean, «Jésus lui-même utilise l’image du grain qui meurt en terre et porte du fruit pour exprimer le mystère de sa mort et de sa résurrection».
Citant l’encyclique Spe Salvi publiée en 2007 par son prédécesseur Benoît XVI, le pape François explique que «la résurrection du Christ anime les espoirs sur terre de la grande espérance de la vie éternelle et introduit déjà le germe du salut dans le temps présent».
Ne pas se replier dans l’égoïsme
Dans le contexte dramatique de la pandémie, le pape rappelle que «personne ne se sauve tout seul» et que «surtout personne n’est sauvé sans Dieu, car seul le mystère pascal de Jésus-Christ donne la victoire sur les eaux sombres de la mort».
«Ne nous lassons pas de lutter contre la concupiscence, cette fragilité qui nous pousse à l’égoïsme et à tout mal, trouvant au fil des siècles diverses voies permettant de plonger l’homme dans le péché», insiste le pape François en avertissant contre le risque d’addiction aux médias numériques, comme il l’avait notamment martelé dans son encyclique Fratelli tutti.
«Le Carême est un temps propice pour contrer ces écueils et cultiver plutôt une communication humaine plus intégrale, faite de vraies rencontres, face à face», explique le pontife.
«Pratiquant l’amour fraternel envers tous, nous sommes unis au Christ, qui a donné sa vie pour nous et nous goûtons d’avance la joie du Royaume des Cieux, quand Dieu sera «tout en tous»«, conclut François dans cette lettre signée du 11 novembre 2021. Cette date correspond à la mémoire liturgique de saint Martin de Tours, figure de la charité, connu pour avoir partagé son manteau avec un pauvre.
Le Carême, temps liturgique de préparation vers Pâques, débutera le 2 mars, jour du Mercredi des Cendres. Ce moment sera aussi cette année une Journée de jeûne et de prière pour la paix en Ukraine, comme le pape l’a annoncé le 23 février lors de l’audience générale. (cath.ch/imedia/cv/mp)