'Médias et vérité' au cœur des 22e Journées François de Sales à Lourdes
Plus de 300 journalistes catholiques, venus de 26 pays, participent du 24 au 26 janvier 2018, à Lourdes, aux 22e Journées François de Sales. A l’heure des ‘fake news’, ils débattent du thème ‘médias et vérité’ pour confronter leurs points de vue et réfléchir à leur mission de communicateurs chrétiens.
Journalistes, responsables de médias d’Eglise, éditeurs, attachés de presse de diocèse ou d’organisations, quelque 300 personnes ont répondu cette année à l’invitation de la Fédération des médias catholiques de France et du Secrétariat pour la communication du Vatican. Habituellement réunies à Annecy, les Journées François de Sales ont rejoint cette année la cité mariale de Lourdes. qui fête les 160 ans des apparitions de la Vierge. Recevant les participants, Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, a évoqué la figure de Bernadette Soubirous qui fut le sujet d’événements réellement incroyables. Mais qui sera crue surtout parce qu’elle était elle-même une personne ‘vraie’. «J’ai toujours dit la vérité», expliquera-t-elle.
«Les fake news sont un venin mortel, car elles sabotent la relation», a d’emblée rappelé Mgr Dario Vigano. Reprenant le message du pape François pour la Journée mondiale des communications sociales, paru le jour même, le préfet du Secrétariat pour la communication du Saint-Siège, a souligné que les fake news ne sont pas seulement des nouvelles objectivement fausses, mais aussi des nouvelles qui partent de fait véridiques pour en donner une interprétation fausse. Sur le modèle du serpent de la Genèse qui parvient à persuader Eve à manger du fruit de l’arbre défendu, elles partent d’une vérité pour tromper. «Le mal se présente toujours comme un bien facile à atteindre».
Il faut désirer la vérité, plus que la posséder
Pour François Ernenwein, rédacteur en chef à La Croix et coordonnateur du thème, le choix de ‘médias et vérité’ est particulièrement opportun. Il ne s’agit pas d’accorder des certificats de bonne conduite à une presse catholique qui serait à l’abri des dérives, mais «d’engager en permanence notre regard sur le monde, loin des paresses mentales et des petites certitudes.» Pour lui la vérité s’ancre dans le partage, elle est un chemin et un horizon. Personne ne la détient, et nul ne peut prétendre imposer la sienne. «Il faut la désirer, plus que la posséder.»
Le journaliste partage aussi une vérité d’expérience. «Si nous sommes là, c’est à cause de la promesse que nous portons, celle de réduire les incertitudes de notre public. Sans agiter nos convictions, ni brandir nos messages, il s’agit de voir plus clair pour avancer vers la vérité qui nous rendra libres». Les journalistes catholiques ont trois jours pour faire le premier pas. (cath.ch/mp)