Coup de pub ? Marine Le Pen refuse le voile à Beyrouth
Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate à l’élection présidentielle française, en visite à Beyrouth depuis le dimanche 19 février 2017, a été reçue mardi matin au siège du patriarcat maronite de Bkerké par le patriarche Béchara Raï, rapporte l’Agence nationale d’information libanaise Ani.
Ce même mardi, Marine Le Pen devait rencontrer le mufti de la République, cheikh Abdellaltif Deriane à Dar el-Fatwa, la plus haute instance de l’islam sunnite libanais basée à Beyrouth. Elle a finalement renoncé à cet entretien après avoir refusé de porter le voile que lui tendait un responsable.
Rencontre avec le patriarche maronite
Dar el-Fatwa, regrettant «ce comportement inconvenant pour des réunions pareilles», a indiqué que son bureau de presse avait informé la candidate à la présidentielle, par l’intermédiaire d’un de ses collaborateurs, «de la nécessité de se couvrir la tête lors de sa rencontre avec son éminence (le mufti) selon le protocole de Dar el-Fatwa». Ses responsables ont été surpris par son «refus de se conformer à cette règle bien connue», écrit pour sa part le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
Concernant la rencontre avec le patriarche maronite, la cheffe du parti nationaliste français a déclaré que les discussions avec le prélat maronite ont porté sur le sujet des réfugiés syriens au Liban. Elle a souligné à cette occasion la relation solide entre le Liban et la France, «saluant l’importance du rôle joué par le Liban comme représentant de la culture de paix», rapporte l’agence officielle ANI.
Non à tout amalgame entre islam et terrorisme
Après Emmanuel Macron, candidat du mouvement «En marche !» à la présidentielle française, c’est au tour de Marine Le Pen de se rendre au Liban. La candidate du Front National avait rencontré lundi le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri. Ce dernier, dans un communiqué, a mis en garde la représentante de l’extrême-droite contre «tout amalgame irréfléchi entre l’islam et le terrorisme».
Marine Le Pen a créé la polémique dans la presse libanaise en affirmant que le président syrien Bachar el-Assad était la seule «solution viable» en Syrie, «une solution bien plus rassurante pour la France que l’Etat islamique». Le Liban reste en effet marqué par la longue occupation syrienne, qui ne s’est achevée qu’en 2005. (cath.ch/orj/ani/be)