Marie, «une jeune femme normale», estime le pape François dans un livre-entretien
«Je m’imagine la Vierge Marie comme une jeune femme normale, une jeune femme d’aujourd’hui, ouverte à se marier, à fonder une famille», confie le pape François dans un nouveau livre-entretien écrit par Marco Pozza, chapelain de la prison italienne de Padoue.
Dans cet ouvrage intitulé Ave Maria (éditions Rizzoli & Librairie éditrice du Vatican), le pontife explique le sens de la prière du Je Vous Salue Marie.
Selon le pape, le quotidien de Marie n’avait rien d’étrange, elle était une mère «normale»: elle travaillait, faisait le marché, aidait le Fils et le mari. C’est pourquoi, n’importe quelle femme de ce monde peut prétendre pouvoir l’imiter, écrit-il dans ce livre dont la sortie est prévue pour le 9 octobre.
Le péché de l’élite
La normalité, explique le pontife, revient à vivre dans le peuple et comme le peuple. C’est au contraire, à ses yeux, anormal de vivre sans racine dans un peuple, sans lien avec lui. Dans ces conditions naît un péché qui «plait beaucoup à Satan, notre ennemi»: le péché de l’élite. L’élite ne sait pas ce que signifie «vivre dans le peuple». Il ne s’agit pas là d’une référence à une classe sociale, précise-t-il, mais bien à une «attitude de l’âme».
Pas la «maman des corrompus»
La Vierge ne parvient pas à être la «maman des corrompus», car ils «ferment la porte à clef de l’intérieur et Marie ne peut plus rentrer». Ils cherchent seulement le profit, économique, intellectuel, politique, déplore le pape.
«Ils font un choix égoïste, je dirais même satanique». La seule prière pour les corrompus, ajoute-t-il, est qu’un «séisme les bouscule au point de les convaincre que le monde n’a pas commencé et ne finira pas avec eux».
«Trouver Dieu dans la beauté»
L’ange Gabriel ne dit pas à la Vierge qu’elle est intelligente, pleine de vertu, mais seulement qu’elle est pleine de grâce, remarque par ailleurs le chef de l’Eglise catholique. «C’est-à-dire de beauté, de gratuité». La beauté «est l’une des dimensions humaines que nous négligeons trop souvent» dans la foi, pour se concentrer seulement sur la vérité ou la bonté. «Il faut trouver Dieu dans la beauté», exhorte-t-il encore.
Marie était une femme assez seule, poursuit le pape François, car seule lors de l’Annonciation et seule au moment de la mort de son Fils. Le successeur de Pierre évoque alors les ‘mères de la place de mai’, en Argentine, une association de mères argentines dont les enfants ont été assassinés au cours de la dictature militaire entre 1976 et 1983. «C’est impossible de comprendre la douleur d’une mère qui perd son enfant». «Moi, je restais silencieux et je les accompagnais», raconte le pape argentin. «Nous ne pouvons rien faire d’autres que respecter leur douleur, prendre leur main, mais c’est difficile», confie encore le pontife. (cath.ch/imedia/ah/be)