Les évêques de Madagascar critiquent un projet de loi sur l'avortement thérapeutique | © Wikimedia/Sascha Grabow/CC BY-SA 3.0
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Madagascar: les évêques contre l’avortement thérapeutique

La Conférence des évêques catholiques de Madagascar (CEM) a dénoncé une proposition de loi visant à établir une interruption thérapeutique de grossesse. Selon une déclaration, publiée le 23 octobre 2021, ils estiment qu’il s’agit d’une loi visant à légaliser l’interruption volontaire de grossesse.

La proposition de loi a été soumise au parlement par la députée, Masy Goulamaly, qui parle d’«Interruption thérapeutique de la grossesse (ITG)». Selon la parlementaire, l’ITG pourrait «sauver la vie de 2’900 femmes par an», en permettant aux médecins de «pratiquer en toute légalité» l’avortement dans le cas où leur santé est menacée par leur grossesse. «Il est plus que temps pour l’interruption thérapeutique de la grossesse. Pour nos femmes, nos sœurs, nos filles», a-t-elle écrit sur sa page Facebook.

Les évêques ont adressé, le 23 octobre dernier, une lettre ouverte aux députés et sénateurs. Ils estiment que la proposition de loi n’est qu’une disposition sur l’avortement. Ils les ont appelé à ne pas se laisser «distraire par des questions de vocabulaire». Car, ont-ils souligné, avec la formulation «interruption thérapeutique de grossesse», l’auteur du texte a pris soin d’utiliser cette phrase pour éviter «les idées destructrices de l’idéologie occidentale».

Mgr Marie-Fabien Raharilamboniaina, évêque de Morondava et président de la Commission épiscopale pour la santé, rappelle que la vie est sacrée. Elle se forme dans le ventre d’une mère: le fœtus est un humain, à quelque étape de la grossesse que ce soit. »Les enfants sont sacrés, qu’ils aient été désirés ou pas», ont encore indiqué les évêques malgaches.

Aspect thérapeutique

Pour Masy Goulamaly, la proposition de loi ne concerne que l’aspect thérapeutique, mais pas l’interruption volontaire de grossesse (IVG). «Elle est basée uniquement sur des questions médicales», a-t-elle  dans une déclaration rapportée par la correspondante de Radio France internationale.

Elle a cité en exemple le cas d’une femme qui, pour des raisons de santé, ne peut mener à terme sa grossesse au risque de perdre la vie. «Les médecins peuvent alors lui suggérer d’interrompre sa grossesse pour préserver sa santé», a-t-elle poursuivi, tout en déplorant la confusion entre son initiative l’ITG et de l’IVG.

Interrogé sur ce débat, Patrick Ranjohanison, secrétaire général de l’Ordre des médecins de Madagascar (OMM), a plaidé en faveur d’une loi qui, à la fois, encadrent les ITG, protègent les patientes, et les praticiens. La loi en vigueur prévoit une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans, pour les coupables d’avortement. (cath.ch/ibc/bh)

Les évêques de Madagascar critiquent un projet de loi sur l'avortement thérapeutique | © Wikimedia/Sascha Grabow/CC BY-SA 3.0
29 octobre 2021 | 10:30
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture : env. 2  min.
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