Madagascar: l’Eglise se démarque d’une tentative de coup d’Etat
Les évêques catholiques de Madagascar ont été reçus le 29 juillet 2021 par le président Andry Rajoelina auquel ils ont remis un message du Vatican. La rencontre a eu lieu alors que l’archevêque d’Antananarive était entendu dans le cadre d’une enquête sur la tentative d’assassinat du chef de l’Etat.
«La violence n’est pas une solution, Et c’est contraire à nos valeurs en tant que Malgaches», a déclaré Andry Rajoelina, le président de la République, à la sortie de sa rencontre avec une délégation de l’Église catholique.
Alors que les évêques de Madagascar rencontraient le chef d’Etat malgache, l’archevêque d’Antananarive, Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, a été entendu durant trois heures par la brigade criminelle. L’audition se déroulait dans le cadre d’une enquête sur la tentative d’assassinat du président de la République. L’archevêque a nié toute implication dans cette affaire.
L’un des présumés cerveaux de l’affaire, le Franco-malgache, Paul Rafanoharana, est en effet un conseiller de l’archevêque d’Antananarivo. Paul Rafanoharana aurait cité Mgr Raharilamboniaina, évêque de Morondava, comme son complice pour assassiner le président et de nombreux hauts fonctionnaires.
A l’issue de l’audience avec le chef de l’Etat, le cardinal Tsarahazana, s’exprimant sur la chaîne nationale, a dénoncé toute tentative de prise de pouvoir par la violence, soulignant que l’Eglise catholique est contre la violence et contre toute forme de déstabilisation du pays.
Outre Paul Rafanoharana, Philippe François, un Français, a été arrêté à Madagascar, le 20 juillet dernier. Selon la procureure générale auprès de la cour d’appel, qui s’est exprimée le lendemain, les deux hommes auraient été inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État.
Selon la procureure, les enquêteurs auraient les preuves matérielles que Paul Rafanoharana et Philippe François prévoyaient d’assassiner de «hautes personnalités politiques», dont le président de la République, Andry Rajoelina. La procureure n’apporte pas plus de précisions sur l’arrestation ni sur ces preuves, pas plus que sur la procédure judiciaire en cours. (cath.ch/ibc/bh)