L’Union Professionnelle Suisse de la Viande menace de boycotter la collecte de carême

Lucerne, 1er mars 2015 (Apic) L’Union Professionnelle Suisse de la Viande (UPSV), qui représente l’ensemble de la branche carnée en Suisse, menace d’inciter ses membres à boycotter la collecte de carême, selon la «NZZ am Sonntag». En effet, la campagne œcuménique, qui a cette année pour slogan «Moins pour nous, assez pour tous», critique la consommation excessive de viande.

L’UPSV a peu goûté la campagne 2015 des œuvres d’entraide catholique «Action de Carême», protestante «Pain pour le prochain», et catholique chrétienne «Etre partenaires». Sur le site internet www.schweizerbauer.ch arrivent également les premières réactions, déplorant que l’Eglise se soit laissé prendre par les végétariens.

«Je ne comprends pas pourquoi Action de Carême et Pain pour le prochain veulent prescrire aux gens ce qui doit être dans leur assiette!», s’exclame Rolf Büttiker, président de l’UPSV, dans la «NZZ am Sonntag». Il estime que c’est là une mise sous tutelle du consommateur et une mise en danger de la chaîne alimentaire «et donc des moyens de subsistance de nombreux agriculteurs et des bouchers, ce que, par conséquent, nous ne pouvons tout simplement pas accepter».

La Ville de Lausanne a fait œuvre de pionnier

En janvier dernier, l’UPSV s’était déjà insurgée contre la décision du Conseil communal de la Ville de Lausanne. Il avait décidé que dans les établissements de restauration collective de la Ville, il n’y aurait plus que des menus sans viande ni poisson une fois par semaine à partir de la rentrée 2015. «La récente décision de mettre sous tutelle la clientèle de la restauration collective de la Ville de Lausanne est inacceptable», écrivait l’Union Professionnelle Suisse de la Viande.

Et de déplorer que «le parlement de la métropole vaudoise envoie un signal qui équivaut à une mise sous tutelle de sa population jusque dans ses assiettes. Il cède ainsi à la pression d’un mouvement en faveur d’un mode d’alimentation végétarienne, resp. végane, qui s’étend de plus en plus ces derniers temps, aiguillonné en particulier par différents milieux dans un élan à caractère missionnaire croissant».

L’augmentation de la consommation de viande aggrave les changements climatiques

Les organisations chrétiennes, dans leurs publications, montrent quant à elles le lien entre la consommation de viande de poulet, la pauvreté et les changements climatiques. En Suisse et dans le monde, la viande de poulet est de plus en plus prisée. Sa production mondiale a été multipliée par dix ces 50 dernières années. Pour satisfaire la demande de poulet en Suisse, on en importe chaque jour 127 tonnes, ce qui équivaut à plus de trois semi-remorques pleins. Et le fourrage avec lequel on engraisse cette volaille est également importé. Il s’agit principalement de soja, et sa culture intensive a de graves répercussions sociales et environnementales, peut-on lire sur le site de la campagne 2015 (cf. www.voir-et-agir.ch).

Un tiers de la surface agricole mondiale est utilisé pour la production de viande (culture de fourrage et pâturages). Ce besoin de terres pèse sur les familles paysannes: elles sont chassées par les grands groupes et leurs monocultures, par exemple de soja, relèvent les œuvres d’entraide. «Pour gagner de la place pour de nouveaux champs et pâturages, la forêt tropicale est déboisée. Cependant les forêts sont des réservoirs précieux de CO2. Lorsque celles-ci sont déboisées, le CO2 est libéré. La production de fourrage à large échelle au moyen de machines lourdes et de quantités importantes d’engrais et de pesticides contribue à la pollution de l’environnement. L’augmentation de la consommation de viande aggrave donc les changements climatiques». (apic/be)

Campagne de carême 2015
1 mars 2015 | 18:23
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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