Lourdes: familles, jeunes et pèlerins entourent les malades
Trois temps forts ont rassemblé l’ensemble des pèlerins de la Suisse romande à Lourdes. La messe d’ouverture, la célébration à la grotte et la procession aux flambeaux sont des incontournables où familles, jeunes et pèlerins se retrouvent autour des malades pour prier.
Les enfants se faufilent entre les chariots et les fauteuils roulants et s’empressent de donner la paix du Christ aux malades situés au premier rang des 600 Romands rassemblés à l’église Sainte Bernadette. Les plus petits ont animé la lecture, faite par leurs aînés, du Livre de la Genèse. Ils ont commencé la construction d’un arc en ciel qui se poursuivra tout au long des différentes célébrations. Une manière de concrétiser le thème de ce pèlerinage d’été: «Le Seigneur fit pour moi des merveilles».
Les enfants ouvrent le pèlerinage
Guidés par leurs parents, les enfants animent cette messe d’ouverture du pèlerinage depuis quelques années. De l’avis des pèlerins et des malades, il s’agit d’un premier un temps fort très apprécié. «On arrive fatigué du voyage, après cette messe on revit! C’est une belle façon de plonger dans le bain de Lourdes «, se réjouit un pèlerin. «Ces enfants sont la touche particulière qu’on ne trouve pas au pèlerinage du printemps», ajoute un autre qui résume l’enthousiasme des pèlerins pour cette présence des familles et des jeunes. La plupart effectuent leur énième pèlerinage à Lourdes. Ils ne se lassent pas. Le plaisir est chaque fois renouvelé.
«Une terre voulue par Dieu»
Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire émérite, de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) et président de ce pèlerinage, rappelle que les chemins empruntés et les paysages survolés par les Romands ne sont pas, malgré les apparences, une évidence. «C’est une terre voulue, imaginée et créée par Dieu». Il évoque le génie divin qui combine l’infiniment petit et l’infiniment grand, source intarissable de mystère pour les scientifiques. Une création dont chaque pèlerin fait partie par sa nature divine, précise-t-il. Suprême merveille, ajoute Mgr Farine: Jésus s’est lui-même inséré dans sa création en devenant homme et il y a une proximité […] inimaginable entre Dieu Père, Fils et Saint-Esprit».
La messe à la grotte: un incontournable
«La messe à la grotte est un incontournable du pèlerinage. On voit que nous ne sommes pas seuls à Lourdes», explique Joëlle qui évoque la communion des pèlerins venus du monde entier. Ce 18 juillet, les Romands partagent d’ailleurs l’espace situé au pied de la grotte avec les pèlerins d’Autun et de Luçon, en France, pour ce deuxième temps fort de la semaine.
Le vent s’est levé et atténue quelque peu la chaleur étouffante qui enveloppe le sanctuaire depuis trois jours. Brancardiers et hospitaliers, toutes tranches d’âge confondues, sont aux petits soins pour les malades qu’ils mettent à l’ombre et hydratent régulièrement. Ils les amènent et les placent au gré des directives des hospitaliers du sanctuaire. Tous ont pris le rythme des malades, y sont attentifs, plaisantent avec eux. Ils garderont un œil sur eux durant la messe.
Mgr Alain Castet, évêque de Luçon, préside la messe concélébrée par Mgr Farine et Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, en Bourgogne. L’abbé Pierre-Yves Maillard, directeur spirituel du pèlerinage, prêche sur l’apparition, cette rencontre qui permet de contempler le visage du premier venu. «Pèlerins de Suisse romande, d’Autun et de Luçon, nous sommes ainsi devant ce rocher pour oser la rencontre simple et vraie, comme Elisabeth et Marie, comme Marie et Bernadette», a-t-il lancé. Il a évoqué la rencontre de l’autre, du frère, qui est toujours un don précieux que le Seigneur nous offre.
Les jeunes et les brancardiers sont prêts au départ cette soirée du 19 juillet, ils discutent avec les malades qu’ils doivent amener à la procession aux flambeaux. Des liens se sont tissés depuis quatre jours. «Je suis très heureuse à Lourdes, au milieu de tous ces jeunes qui s’occupent si bien de nous», témoigne tout sourire une malade qui se désole néanmoins que le temps passe si vite.
Une procession aux flambeaux exceptionnelle
Fait exceptionnel, la procession aux flambeaux s’est déroulée à la basilique souterraine Saint-Pie X. La statue de la Vierge a semblé se déplacer sur une mer d’étoiles avec pour ciel le plafond de béton de la basilique. Elle a emmené dans son sillage une nuée de lucioles, conférant une atmosphère surréaliste à la basilique plongée dans une semi-pénombre. Les hospitaliers de Lourdes, comme la plupart des pèlerins présents, assistaient pour la première fois à cette procession souterraine. Sur un geste de paix, les brancardiers ont ramené les malades à l’accueil. Certains se réjouissent d’aller réciter le chapelet à la grotte. Ce sera pour eux une nouvelle occasion de retrouver les jeunes, les brancardiers et les pèlerins. (cath.ch/bh)