Louis-Albert: «Là où je voyais le hasard, c’était une présence»
Catéchumène de 18 ans, le Valaisan Louis-Albert Gailland sera baptisé lors de la veillée pascale du 30 mars 2024 à la cathédrale de Sion. Issu d’une famille croyante, il revient sur son parcours et sur ce qui l’a motivé à faire la démarche pour le baptême.
«C’était poignant de signer le carnet. Enfin je suis entré dans le vif du sujet!» témoigne Louis-Albert Gailland. Le jeune vidéaste professionnel évoque la célébration de l’appel décisif qu’il a vécue à la cathédrale de Sion le 18 février dernier. Il garde un souvenir émouvant de cette étape parmi celles qui ont jalonné son chemin de catéchumène. Il sera baptisé lors de la veillée pascale à la cathédrale de Sion.
Le jeune homme de 18 ans, la voix douce et plutôt réservé, est né au Mexique, «un pays où les gens sont plus croyants qu’en Europe d’où vient pourtant le catholicisme», relève-t-il. Ses parents, tous deux catholiques, sont croyants, mais ne vont pas à l’église, qu’ils rejettent en raison des affaires d’abus qui ont éclaté dans le pays au début des années 2000. Raison pour laquelle ils n’ont pas fait baptiser leur fils. «Mes parents priaient à la maison.» Il n’y a pas de transmission de la foi et il n’a jamais assisté à une messe de Noël ou de Pâques. Il y a bien une Bible à la maison, mais il n’y a jamais fait attention.
Le papa, originaire de Bagnes, ramène la famille en Valais, au Châble, où Louis-Albert suit un parcours scolaire classique avant d’entrer à l’école de culture générale. Le papa renoue avec la pratique et Louis-Albert, alors âgé de 12 ans, le suit à la messe. Il y ressent de la sérénité «et j’allais à la messe d’autant plus volontiers que je n’y étais pas obligé». Il apprécie et aimerait bien participer, mais il n’est pas baptisé. «Avec le temps, nous n’y avions plus pensé.»
Un témoignage naturel et ouvert
Louis-Albert participe aux «Soirées jeunes» organisées à la paroisse de Martigny-Ville grâce à des flyers qu’il a trouvés au fond de l’église. «J’y suis allé plusieurs fois. Le témoignage ouvert et très naturel des jeunes que j’ai croisés m’a plu. Personne n’a cherché à me convaincre.» Les choses se décantent lors d’un pèlerinage au Grand-Saint-Bernard. «J’ai pris du recul sur ma vie et la prière m’a permis de me rapprocher du Christ.» Le hasard n’en était pas un, Louis-Albert en est sûr à présent. «J’ai senti une présence, ce n’est pas venu de nulle part.» Il n’en dira pas plus.
La démarche du catéchuménat qu’il a débutée il y a un an et demi, après une rencontre avec Pascal Tornay, diacre à la paroisse, le renforce dans son intuition. Les préjugés sur la religion tombent. «Je pensais qu’il fallait être parfait, mais ce n’est pas le cas. Je trouvais les rites archaïques. Plus maintenant que je les connais mieux. On est appelé à la sainteté, mais il ne s’agit pas d’être parfait et tout ne s’arrête pas si tu fais une faute.» L’étude biblique, qu’il a découverte au cours de son cheminement, revient souvent dans la conversation. Il y participe régulièrement.
Ayant appris sa décision, ses parents, qui se sont réconciliés avec l’Eglise, l’ont encouragé sur la voie du baptême. Certes, l’Eglise en Suisse est en crise, mais le fait d’aller à la messe ne cautionne pas les abus, argumente-t-il en réponse à ce qu’il estime être des clichés sur les prêtres qui l’agacent.
Et après le 30 mars? «C’est une étape, il faudra maintenir la foi.» Louis-Albert a l’intention d’aller à Rome en 2025 pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse spéciales qui y sont organisées à l’occasion de l’Année Sainte. (cath.ch/bh)
cath.ch est allé à la rencontre de plusieurs catéchumènes. Récits de parcours parfois surprenants qui ont mené ces personnes sur le chemin de la foi catholique. Elles seront baptisées lors de la veillée pascale.