L'Ordre de Malte traverse actuellement une crise interne | Photo: Villa Malta, à Rome: © Giorgio Minguzzi/Flickr/CC BY-SA 2.0)
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L’Ordre de Malte élira son nouveau Grand maître le 2 mai

Le Conseil complet d’Etat de l’Ordre de Malte se réunira les 2 et 3 mai 2018 à Rome pour élire son nouveau Grand maître. Une élection qui devrait permettre de clore une période marquée par de fortes tensions – notamment avec le Saint-Siège – et de mettre en œuvre une révision constitutionnelle.

Le Grand maître de l’Ordre de Malte – qui a le titre d’Altesse et rang de chef d’Etat – est élu parmi les chevaliers religieux de l’Ordre, et doit respecter certains critères d’ancienneté et d’âge. Mais aussi de noblesse, imposant 200 ans de noblesse aux quatre quarts (c’est-à-dire de tous les ascendants).

Ainsi, seuls une douzaine de chevaliers sont des candidats possibles parmi la soixantaine de membres du Conseil complet d’Etat. Le 30 avril, le journal italien La Stampa en a mis trois en exergue: Giacomo Dalla Torre Del Tempio di Sanguinetto, l’actuel Lieutenant du Grand maître; Ludwig Hofmann von Rumerstein, Grand commandeur (supérieur religieux); et Carlo d’Ippolito di Sant’Ippolito, ancien Grand commandeur.

Il y a un an, le 29 avril 2017, le Conseil complet d’Etat avait fait le choix de ne pas procéder à l’élection d’un Grand maître – élu à vie – mais d’un Lieutenant du Grand maître, désigné pour sa part seulement pour un an. Cette élection faisait suite à la démission du précédent Grand maître, Fra’ Matthew Festing, présentée en janvier 2017 sur demande expresse du pape François.

Bras de fer avec le Vatican

Un vif bras de fer avait en effet eu lieu fin 2016-début 2017 entre le Saint-Siège et l’Ordre de Malte. Le 6 décembre, Fra’ Matthew Festing avait exigé la démission d’Albrecht von Boeselager. arguant notamment de la distribution sous sa houlette de contraceptifs lors d’opérations humanitaires.

Albrecht von Boeselager avait contesté ce renvoi, en appelant au Vatican. Après la nomination d’une commission d’enquête rejetée par le Grand maître, le pape avait exigé le 25 janvier la démission de Fra’ Festing, au nom de l’obéissance au Souverain pontife prêtée par les chevaliers.

Réforme religieuse et décisionnelle

Le successeur de Pierre avait ensuite nommé un envoyé spécial auprès de l’Ordre de Malte – Mgr Angelo Becciu, substitut de la Secrétairerie d’Etat – avec pour mission de mener une réforme constitutionnelle. Dans une lettre de janvier dernier, Mgr Becciu expliquait que cette réforme avait pour principale but que les membres religieux soient conformes à «l’identité des consacrés désirés par l’Eglise». Particulièrement sur la question du vœu de pauvreté.

Du 8 au 11 février dernier, 140 membres de l’Ordre du monde entier s’étaient réunis à Rome pour aborder cette réforme. Les discussions avaient portés autour de cinq thèmes : le rôle du gouvernement central, le rôle des organisations locales, les critères d’éligibilité pour les charges institutionnelles, la formation spirituelle et la procédure d’adhésion pour les membres.

L’Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte rassemble 13’500 membres et plus de 100’000 bénévoles dans 120 pays. Mais seulement une cinquantaine de religieux. (cath.ch/imedia/mp)

L'Ordre de Malte traverse actuellement une crise interne | Photo: Villa Malta, à Rome: © Giorgio Minguzzi/Flickr/CC BY-SA 2.0)
30 avril 2018 | 16:59
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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