«L’inculturation» est le mot-clef de la relation entre l’Eglise et la Chine
L’inculturation de l’Eglise dans la culture chinoise, a expliqué le 22 mars 2018 Mgr Paul Richard Gallagher, est le «mot-clef» d’une «rencontre fructueuse» entre la foi catholique et la Chine continentale. Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats est intervenu lors d’un colloque organisé à l’Université pontificale grégorienne de Rome sur le christianisme et la société chinoise.
Les relations entre la Chine et l’Eglise catholique, a observé Mgr Gallagher, ont alterné entre des périodes de collaboration fructueuse et d’autres de grandes souffrances pour les chrétiens du pays. Selon lui, l’histoire montre que les périodes de rencontres bénéfiques sont celles d’une «inculturation de la foi», avec un «catholicisme avec des formes chinoises».
Rendre l’Evangile disponible à tous
Pour le responsable curial, la mission évangélisatrice de l’Eglise requiert ainsi du discernement, afin d’éviter deux dangers: le prosélytisme d’un côté, et une annonce abstraite de l’autre, déconnectée de la réalité locale. L’évangélisation, a-t-il souligné, doit donc apporter de la substance tout en assumant les caractéristiques propres à la culture locale.
En Chine, il faut donc que l’annonce de la Bonne nouvelle soit ‘sinisée’, afin de présenter la nouveauté de l’Evangile dans le contexte profondément enraciné de la culture chinoise. Alors, a-t-il estimé, l’Eglise pourra remplir sa mission de rendre l’Evangile disponible à tous et de le mettre au service du bien commun.
Le «zèle à poursuivre la vérité»
Intervenant avant Mgr Gallagher, le cardinal John Tong Hon, évêque émérite de Hong Kong, a estimé que le dialogue était une nécessité, en particulier entre la Chine et le christianisme qui sont les deux groupements «les plus importants» du monde. Si l’on ne voit que nos propres raisons, a-t-il insisté, «notre zèle à poursuivre la vérité devient (…) un gouffre qui nous sépare».
Cette conférence romaine a lieu alors que le Saint-Siège et le gouvernement chinois se rapprocheraient d’un accord sur la nomination des évêques. Certains, comme le cardinal Joseph Zen, prédécesseur du cardinal Tong Hon au siège de Hong Kong, redoutent que cet accord n’aboutisse à une Eglise «soumise» à Pékin.
Ce congrès organisé à la Grégorienne marque le septième anniversaire des conférences sur ›le christianisme dans la société chinoise’. Il s’est auparavant tenu dans différentes villes, comme Pékin ou Hong Kong. (cath.ch/imedia/xln/rz)