Libéria: des leaders religieux s’engagent dans la lutte contre le SIDA
Les dirigeants des différentes confessions chrétiennes au Libéria se sont engagés à lutter contre le SIDA. Ils étaient réunis en assises du 9 au 11 juillet 2019 à Monrovia, la capitale, au siège de de l’Eglise luthérienne du Liberia, qui assure la présidence tournante du LCC (»Conseil des Eglises du Libéria»).
Dans ce petit pays anglophone de l’Afrique de l’ouest, la pandémie touche 2,1% de la population, soit 43’000 personnes séropositives sur les quelque 4 millions d’habitants.
Les assises étaient organisées conjointement par le LCC, le comité national sida du Liberia, ONUSIDA, et l’ambassade des Etats-Unis. Elles avaient pour thème: «Réveiller le géant: la communauté religieuse accélère la riposte au VIH et au sida» (Waking the giant: Faith community accelerating response to HIV and aids).
Elles avaient pour but d’échanger sur les moyens par lesquels, les dirigeants d’église et les acteurs de la religion pourraient travailler avec leurs communautés respectives et leurs membres pour mettre en évidence le danger associé au virus du VIH, selon la page Facebook du LCC.
«Le VIH, c’est notre combat»
A l’issue des travaux, ils ont exprimé leur préoccupation face à la stigmatisation des personnes infectées, soulignant que leur nombre est en croissance, a rapporté le journal «Front Page».
«Nos enfants meurent et nous perdons beaucoup de vies à cause du VIH, qui n’épargne aucune couche de la société», a déclaré le révérend Jensen Seyenkulo, de l’Eglise luthérienne du Liberia, vice-président du LCC. «Le temps est venu pour les Eglises de se battre», a-t-il ajouté, «car la lutte contre le VIH, c’est notre combat».
Plan de rattrapage
Le révérend Seyenkulo a aussi déploré le fait que des Eglises et des écoles ne diffusent pas le message du VIH et du sida en leur sein. Le séminaire des religieux libériens sur le VIH sida entrait dans le cadre d’un plan de rattrapage du Libéria dans la lutte contre la pandémie, mis en place par l’Union africaine dans 18 pays de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale.
Selon ONUSIDA, en juillet 2017, l’organisation continentale avait adopté ce plan de rattrapage régional, dans le but d’accélérer rapidement l’accès au traitement anti-VIH et de combler le fossé entre les régions africaines. Des plans de rattrapage nationaux ont été développés dans chacun des 18 pays concernés, notamment au Liberia, où environ 3’000 enfants âgés de 0 à 14 ans étaient atteints malades du VIH en 2017. Moins d’un tiers des adultes âgés de 15 à 49 ans vivant avec le VIH a accès aux médicaments qui permettent de rester en bonne santé et d’éviter la transmission du virus à d’autres personnes. Pour les enfants, la situation est encore plus compliquée. Seuls 18 % d’entre eux sont sous traitement.
ONUSIDA relève toutefois «des signes encourageants», montrant que le Liberia est en train d’intensifier sa riposte à l’épidémie de VIH. Il adopte aussi des programmes et des politiques de meilleures pratiques pour assurer la prestation de services de dépistage, de traitement et de prévention du VIH, ainsi que le recours à ces services.
Un plan d’accélération
Le plan d’accélération de la lutte pour 2019-2020, élaboré par le ministère de la Santé et la Commission nationale de la lutte contre le sida, recense les programmes à fort impact, destinés à accélérer la riposte. Il décrit les besoins urgents en termes d’ajustement des programmes existants et d’obstacles à lever pour assurer une meilleure prestation des services. Il reconnaît également que les mesures de prévention doivent être renforcées et qu’il est nécessaire de réduire la stigmatisation et la discrimination associées au virus. (cath.ch/ibc/gr)