Liban: Pour le Hezbollah, les djihadistes font plus de tort que les caricatures de Mahomet

Beyrouth, 12 janvier 2015 (Apic) Plus que les caricatures visant Mahomet, les groupes djihadistes constituent actuellement la plus grave menace pour l’islam, les musulmans, le Coran et le prophète, estime Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah.

Le chef du mouvement chiite libanais a déclaré le 9 janvier 2015 que les djihadistes sévissant dans le monde font plus de tort que les caricatures ayant injurié le prophète, sans mentionner explicitement les dessins de «Charlie Hebdo».

Dans un discours prononcé à l’occasion de la semaine de «l’unité islamique » et pour célébrer la fondation de l’association «Imdad» s’occupant de plus de 4’000 orphelins, le secrétaire général du Hezbollah a dénoncé les «barbares [qui] constituent aujourd’hui le plus grand défi que les musulmans doivent relever».

L’une des plus grandes crises qu’affronte l’islam

Le leader chiite a appelé tous les musulmans à assumer leurs responsabilités face à ces «barbares» en rappelant que l’islam est un message divin et une religion basée sur des valeurs. Il a dénoncé le fait que ces personnes sont en train de publier des ouvrages et de réaliser des films en s’exprimant au nom de l’islam et du prophète. «C’est l’une des plus grandes crises qu’affrontent notre oumma et notre religion», a lancé Hassan Nasrallah.

Selon lui, les musulmans doivent s’employer à rectifier l’image de l’islam et du prophète, mais aussi conjuguer leurs efforts et resserrer leurs rangs pour faire face à cette dénaturation de l’islam et lutter contre ces groupes.

Hassan Nasrallah dénonce les «groupes terroristes se revendiquant de l’islam»

Allié à l’Iran, son parti combattant les mouvements jihadistes sunnites en Syrie aux côtés du régime de Bachar al-Assad, Hassan Nasrallah affirme, en dénonçant les «groupes terroristes qui se revendiquent de l’islam», que «ce sont les pires actes ayant nui au prophète dans l’histoire».

En faisant allusion aux attaques contre la figure de Mahomet, il pensait sans aucun doute au fameux roman de Salman Rushdie, «Les versets sataniques» – visé par une sentence de mort lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeini, et au film provocateur et anti-islamique «L’innocence des musulmans». Produite par le copte égyptien Nakoula Basseley Nakoula, résidant aux Etats-Unis et plus connu sous le nom de «Sam Bacile», cette vidéo publiée sur YouTube en juillet 2012 avait provoqué d’importantes manifestations dans le monde musulman. Sa tête avait même été mise à prix par un ministre pakistanais.

Le Hezbollah avait lui-même dénoncé les caricatures de Mahomet publiées dans un journal danois en 2005 et reprises par l’hebdomadaire «Charlie Hebdo». (apic/orj/be)

12 janvier 2015 | 10:08
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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