Liban: l’Église maronite sanctionne le fondateur de «Mission de vie»
Le patriarcat maronite au Liban a pris des «mesures de nature pénale» sanctionnant le Père Wissam Maalouf, fondateur de «Mission de vie», communique le Père Hadi Daou, chancelier du siège patriarcal. Cet institut de droit patriarcal est un centre d’accueil «pour les plus pauvres des pauvres» situé à Antélias, près de Beyrouth. La justice libanaise enquête sur des abus «physiques et sexuels».
En janvier 2020, le procureur de la République Ghassan Oueidat a inculpé «Mission de vie» pour des faits présumés d’abus sur des enfants. Un rapport judiciaire documente les cas présumés remontant à 2013.
La Congrégation pour les Églises orientales et le pape François alertés
La Congrégation pour les Églises orientales et le pape François ont confirmé les sanctions prises par le patriarcat maronite, selon le communiqué cité par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour. Depuis deux ans, précise le chancelier du siège patriarcal, le patriarcat maronite «suit avec sollicitude les événements qui ont visé l’institut ›Mission de vie’ et son fondateur, le Père Wissam Maalouf. De profondes blessures se sont ouvertes au sein de la communauté, que ce soit entre les membres religieux et religieuses, ou aussi entre amis et bienfaiteurs qui ont soutenu l’institution par diverses œuvres de charité».
Le communiqué ajoute «qu’aux difficultés déterminées par une modalité de gouvernement plutôt autoréférentielle [c’est-à-dire indépendamment de toute coordination avec l’autorité ecclésiale, ndlr], se sont ajoutées de nombreuses plaintes qui ont rendu nécessaire l’ouverture d’enquêtes prévues par les lois et normes ecclésiastiques, qui ont été conduites en contact avec la Congrégation pour la doctrine de la foi et celle des Églises orientales».
Recours du Père Wissam Maalouf rejeté
À l’encontre du Père Wissam Maalouf, des mesures de nature pénale ont été prises par le patriarcat maronite, contre lesquelles le religieux a introduit un recours auprès de la Congrégation des Églises orientales. Mais ladite Congrégation, «après examen attentif des actes, ayant vérifié que le droit du fondateur de l’institut ›Mission de vie’ de se défendre a été respecté, a assumé la certitude morale de l’existence de faits à charge contre lui». En raison de l’importance et la nature délicate des questions soulevées, la Congrégation a décidé de soumettre le cas à l’attention du pape François, qui a approuvé les mesures disciplinaires à l’encontre du religieux. (cath.ch/orj/be)