L’homme est «la poussière aimée de Dieu», déclare le pape
Dieu demande au chrétien de «changer de vie» et non pas de «verser sur les gens un moralisme inutile», a déclaré le pape François le 26 février 2020 lors de son homélie à la basilique Sainte-Sabine à Rome, à l’occasion du Mercredi des Cendres. Par le signe des cendres apposées sur le front, le Christ invite chacun à passer «de la poussière à la vie» en cheminant vers Pâques.
Comme le veut la tradition, le pontife s’est rendu sur la colline de l’Aventin pour ouvrir le Carême. Là, il a guidé une procession reliant Saint-Anselme, église liée aux bénédictins, à Sainte-Sabine, liée aux dominicains. Des cardinaux de la Curie, bénédictins et dominicains, des prêtres et des fidèles ont accompagné le pape le long de ce trajet d’un quart de kilomètre.
Passeport pour le ciel
«Le Carême n’est pas un temps pour verser sur les gens un moralisme inutile», a affirmé le pontife, mais l’occasion donnée aux chrétiens de «changer de vie». L’évêque de Rome a rappelé que l’homme était poussière, et que son but sur terre était de passer «de la poussière à la vie».
Comme la cendre, l’humanité est minuscule et faible, a estimé le successeur de Pierre, mais elle est «la poussière aimée de Dieu». La poussière déposée sur le front le Mercredi des Cendres «ébranle les pensées» du chrétien, le pousse à regarder hors de lui, vers le prochain, qui est son «passeport pour le ciel» a-t-il affirmé dans la basilique Sainte-Sabine, l’une des églises romaines les plus représentatives de l’art paléo-chrétien.
Le Carême, un temps de guérison
Cependant, a expliqué le pontife, l’hypocrisie amène l’homme à «regarder vers la poussière», c’est-à-dire vers lui-même, vers le transitoire. «Même dans l’Eglise, la maison de Dieu, nous avons laissé se déposer beaucoup de poussière», a regretté le pape, insistant sur le penchant pour la «mondanité». Ces cendres qui détournent l’homme de Dieu sont une «saleté» qui «étouffent le feu de l’amour». Le pape François a exhorté ceux qui «se désolent de la déchristianisation» et des malheurs du monde à faire preuve de plus d’espérance et d’amour envers leurs prochains.
Pour que le Carême soit «le temps de la guérison», il faut dès lors demander à Dieu la grâce de la sainteté. C’est seulement ainsi que le chrétien peut avoir «la joie de découvrir que Dieu nous ressuscite de nos cendres». L’homme est «une poussière précieuse, destinée à vivre pour toujours», a insisté le pontife. Il est «la terre sur laquelle Dieu a versé son ciel» et «la poussière qui contient ses rêves». (cath.ch/imedia/cd/rz)