L'évêque Felix Gmür pense à accueillir des réfugiés
Bâle, 28.08.2015 (cath.ch-apic) D’un côté, l’Eglise affiche sa solidarité avec les réfugiés, de l’autre elle a toujours plus de locaux vides. L’évêque de Bâle, Mgr Gmür, s’est laissé interpeller par cette question, rapporte le quotidien alémanique Solothurner Zeitung.
On pourrait ainsi bientôt voir des réfugiés passer les portes du château de Steinbrugg, siège de l’évêché. Le propriétaire des lieux, Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, réfléchit en ce sens. «Le diocèse réfléchit à la possibilité d’installer des logements pour les réfugiés dans le château de Steinbrugg», annonce le porte-parole du diocèse Hansruedi Huber. «C’est pour l’évêque une grande préoccupation de donner le signal». Le diocèse souhaiterait se décider assez rapidement. Il faut résoudre actuellement les problèmes de logistique et voir comment il est possible de l’organiser. Le château de Steinbrugg compte des bureaux pour 40 collaborateurs.
Plusieurs paroisses et couvents des dix cantons du diocèse ont proposé des solutions d’hébergements ainsi que les services cantonaux mais pas encore l’évêché. L’abbaye d’Einsiedeln, entre autres exemples, a accueilli 25 réfugiés. 16 réfugiés habitent au monastère de Baldegg (Lu). Des religieux ont accueilli à titre personnel des réfugiés.
Mgr Gmür engagé dans le débat
Depuis plusieurs mois, l’évêque Gmür s’est engagé dans le débat sur les réfugiés. En avril, il avait rappelé que «La Suisse peut accueillir plus de requérants d’asile». Il avait récemment exprimé dans le quotidien Schweitz am Sonntag un sentiment «d’impuissance». Il n’est pas admissible que des milliers de personnes meurent en Méditerranée. Il en avait appelé à la responsabilité des pays de l’Europe de l’Ouest et s’était élevé contre la fermeture des frontières.
«En matière d’asile, les beaux discours doivent être accompagnés d’actes», affirmait le 20 août 2015 Christophe Darbellay au quotidien alémanique «Basler Zeitung». Dans le viseur du conseiller national, notamment: l’Eglise catholique et son discours du 1er août. Il demande aux paroisses d’en faire davantage pour résoudre le problème des requérants d’asile. «Si l’Eglise veut être «ouverte», elle devrait aussi être prête, par exemple, à accueillir deux ou trois réfugiés syriens dans chaque paroisse», suggérait Christophe Darbellay. «J’attends qu’on allie la pratique à la théorie. On ne peut pas simplement exiger que la Suisse accueille tout le monde» avait poursuivi le président du PDC.
Le porte-parole du diocèse, Hansruedi Huber rejette les critiques et met l’accent sur la tradition d’accueil de l’Eglise dans le domaine de l’asile et de l’intégration. Dans le même temps, il relève que la professionnalisation du domaine de l’asile, a changé le rôle de l’Eglise dans ce domaine.
«Quant au discours de Christohe Darbellay, il fait penser à une campagne électorale», a affirmé Hansruedi Huber. L’évêque s’engage depuis des mois dans le débat. «Nous sommes tous l’Eglise. Chacun d’entre nous doit se demander sous quelle forme concrète il peut aider. Mr Darbellay devrait en faire autant». (apic/ag/bh)