L'évêque de Bangassou alerte sur les massacres en Centrafrique
Un grand nombre de civils ont été tués par des miliciens, début août 2017, dans la ville de Gambo, au sud-est de la Centrafrique, affirme Mgr Aguirre Munoz, évêque de Bangassou. Des volontaires de la Croix-Rouge et des enfants seraient parmi les victimes.
«Des anti-balaka ont essayé de prendre la ville de Gambo», explique le 10 août Mgr Munoz à Radio Vatican. «Quand la Minusca [force onusienne de maintien de la paix, ndlr.] est arrivée dans la ville de Gambo, ils ont trouvé les anti-balaka qui avaient délogé les Séleka», poursuit l’évêque. Les anti-balaka sont composées majoritairement de chrétiens, alors que les Séléka sont pour la plupart musulmans.
Humanitaires massacrés
Quelques anti-balaka auraient tiré contre la Minusca qui a alors riposté de manière «féroce», explique le prélat, faisant des victimes parmi la population civile. Les miliciens chrétiens auraient alors fui dans la forêt. Les Séléka, étant revenus, ont vu que la ville de Gambo n’était plus prise par les anti-balaka. «Ils sont allés à l’hôpital et ils ont tué les volontaires de la Croix-Rouge et même les malades et les enfants», raconte Mgr Aguirre Muñoz. Il ajoute que le bilan des victimes est encore incertain.
Signes avant-coureurs d’un génocide
Selon l’Associated Press, au moins 30 civils auraient été tués, dont six volontaires de la Croix-Rouge.
Le mois passé, des violences ont éclaté entre les milices anti-balaka et la communauté musulmane dans la ville de Bangassou. La cathédrale avait notamment été attaquée. Les Nations Unies s’inquiètent de risques de génocide en Centrafrique. Selon le secrétaire adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, «les signes avant-coureurs sont là». (cath.ch/rv/ap/rz)