L’évêque catholique-chrétien de Suisse, Harald Rein, se retire
Harald Rein (66 ans), évêque catholique-chrétien de Suisse, va quitter son poste pour raison d’âge au 30 novembre 2023, explique-t-il dans un communiqué du 15 octobre. Il dirigeait l’Eglise catholique-chrétienne du pays depuis 2009.
Harald Rein est né en 1957 à Bochum, au nord-ouest de l’Allemagne. Il a acquis sa formation théologique en Allemagne puis a terminé ses études à l’Institut de théologie catholique-chrétienne de l’Université de Berne en 1983. La même année, il est entré dans le clergé de l’Eglise catholique-chrétienne de Suisse. En 1986, il a obtenu le doctorat à l’Université de Lucerne avec un travail de théologie pastorale. Il a été curé de Obermumpf-Wallbach (AG) (1983 – 1993), puis à Zurich jusqu’en 2009. Dès 2001, il a été vicaire épiscopal pour la Suisse alémanique. Il a été nommé septième évêque de l’Eglise catholique chrétienne en Suisse en 2009.
Engagé dans le dialogue oecuménique
Actif dans le mouvement œcuménique, il a été notamment président de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse (CTEC) (2015-2016), ainsi que président du Conseil suisse des religions (CSR) (2018-2023).
A son poste d’évêque de l’Eglise catholique-chrétienne catholique chrétien, il a supervisé la réalisation de livres liturgiques dans les trois langues nationales et mis sur pied de nouvelles formes d’organisation et de formation, peut-on lire dans le communiqué. Harald Rein prendra officiellement congé le dimanche 29 octobre dans l’église Saint-Pierre-et-Paul de Berne. L’élection de son successeur, qui pourrait aussi être une femme, aura lieu en mai 2024. (cath.ch/com/arch/rz)
L’Eglise catholique-chrétienne s’est constituée en Suisse entre 1871 et 1876 dans le contexte du Kulturkampf (combat pour la civilisation) et de la crise qui a opposé les courants libéraux et conservateurs au sein du catholicisme en cette fin du XIXe siècle. Le point de rupture fut le Concile de Vatican I en 1870, qui a proclamé l’infaillibilité et la primauté du pape.
Une partie des catholiques refusèrent ces nouveaux dogmes et furent excommuniés. Les raisons du schisme en étaient aussi bien politiques que religieuses, les dissidents critiquant l’ultramontanisme, à savoir la priorité accordée à l’autorité du pape, et refusant la juridiction universelle de l’évêque de Rome. Ils souhaitèrent toutefois «rester catholiques» en se donnant comme modèle l’Eglise des premiers siècles, d’où leur nom de «vieux-catholiques».
L’Eglise catholique-chrétienne est reconnue par l’Etat au même titre que les Eglises catholique-romaine et protestante. Elle compte actuellement quelque 13’500 membres à travers toute la Suisse. Elle a des paroisses à Genève, Lausanne, Neuchâtel ainsi qu’en Suisse alémanique, notamment en Argovie, à Bâle, Berne, Zurich et Soleure.