Les victimes se mettent à parler
Grande-Bretagne: «Déluge» de dénonciations d’abus sexuels après la visite du pape
Londres, 29 juillet 2011 (Apic) Suite à la visite de Benoît XVI en Grande-Bretagne, du 16 au 19 septembre 2010, le nombre de dénonciations d’abus sexuels a triplé, rapporte la «National Catholic Safeguarding Commission» (NCSC) le 28 juillet 2011.
En 2010, ils sont 63 à avoir dénoncé des abus sexuels, contre 20 en 2009, auprès de la Commission supervisant les programmes de protection de l’enfance dans l’Eglise catholique anglaise. Les cas remontent essentiellement aux années cinquante, soixante et septante. Pour la NCSC, il s’agit d’une évolution positive, révélatrice des importants changements dans l’Eglise.
«Le fait que l’année dernière, en particulier après la visite du pape, un plus grand nombre de personnes aient trouvé le courage de venir rapporter des abus, dans l’espoir d’accéder à une sorte de réconciliation ou d’aboutissement, constitue à la fois un défi et un encouragement pour la NCSC. De manière générale cependant, nous sommes conscients que nous ne répondons pas toujours dans les temps et pas toujours d’une manière appropriée», déclare la Commission. Pour sa présidente, la baronne Scotland, «il reste beaucoup à faire». Et d’appeler de ses vœux l’élaboration d’une «réponse plus sensible et pastorale aux victimes d’abus».
Des décennies de silence
Selon Richard Scorer, c’est l’intense début public sur l’Eglise catholique, durant la visite du pape, qui a encouragé de nombreuses personnes à briser le silence. Pour l’avocat, il faudra attendre des années pour pouvoir réellement prendre la mesure des abus sexuels: «Il est fréquent que les abus sexuels provoquent chez les mineurs peur et honte. Les victimes sont souvent réticentes à en parler pendant des années, si elles en parlent un jour. Les enfants abusés au cours des dernières décennies attendront peut-être 10, 15 ou 20 ans avant de se confier. (apic/theguardian/amc)