Les traditionalistes de Mérigny : (141088)
«nous restons fidèles à Mgr Lefebvre»
L’Abbé Lecareux contredit le cardinal Mayer
Mérigny/Rome, 14octobre(APIC) «Il n’est nullement question de réconciliation avec Rome», affirme l’Abbé Lecareux, qui dirige la Fraternité de la
Transfiguration de Mérigny, restée fidèle à Mgr Lefebvre après le schisme
d’Ecône. Président de la Commission «Ecclesia Dei» mise sur pied par Jean
Paul II pour la «réintégration» des traditionalistes, le cardinal Mayer
avait déclaré, dans une interview accordée au mensuel français «30 jours
dans l’Eglise et dans le monde» et publiée dans son édition d’octobre que
cette communauté traditionaliste avait «demandé à se réconcilier».
Cette communauté semi-contemplative, qui suit la «spiritualité du Tabor,
spiritualité commune entre l’Orient et l’Occident», regroupe une vingtaine
de religieux ordonnés par Mgr Lefebvre, à Mérigny, près de Niort, dans
l’archidiocèse de Bourges.
«J’ai été surpris qu’on parle de demande de réconciliation, parce qu’il
n’est nullement question de cela; nous n’avons rien signé, nous attendons
que l’on nous propose quelque chose de valable», affirme l’Abbé Lecareux.
Il a bien rencontré Mgr Camille Perl, secrétaire de la Commission «Ecclesia
Dei», à la demande de ce dernier, au mois d’août. «Ce qui nous gêne, alors
que nous n’avons rien changé, c’est qu’on parle de réintégration; nous sommes catholiques et nous ne voulons pas qu’une ’réintégration’ se fasse au
détriment de Mgr Lefebvre», poursuit-il.
«On a l’impression qu’on cherche à nous récupérer morceau par morceau,
en laissant la Fraternité Saint-Pie X de côté, alors que c’est tout l’esprit traditionaliste qui doit être considéré», regrette-il. Et d’affirmer
qu’il n’est pas question de réintégrer «l’Eglise conciliaire». Il attend
que Rome attribue un «statut général pour les traditionalistes». «Nous
ne voulons pas brader la tradition et accepter l’esprit conciliaire, affirme-t-il; rien ne nous sépare de Rome : nous reconnaissons le Souverain Pontife, Jean Paul II, comme le chef de l’Eglise, nous voulons bien voir le
Concile à la lumière de la tradition, mais nous voulons garder tout ce qui
a été dans l’Eglise structure de foi, la messe traditionnelle, les sacrements et autres». Le Père Lecareux pense qu’il peut être uni à Rome sur
cette base «tout en restant uni à toutes les autres communautés traditionalistes, en ne nous séparant pas de Mgr Lefebvre». Critiquant les décrets du
Concile Vatican II sur l’oecuménisme et la liberté religieuse, l’Abbé Lecareux se réjouit de la dernière visite de Jean Paul II aux protestants et
aux juifs d’Alsace et de Lorraine, «mais il faudrait qu’il vienne chez nous
aussi, c’est cela l’oecuménisme». (apic/be)