Un rapport du Conseil des droits de l’homme de l’ONU assimile les «thérapies de conversion» à des
actes de torture | © Zachary Keimig/Unsplash
Suisse

Les thérapies de conversion interdites dans le canton de Vaud

Le Grand Conseil vaudois a adopté le 17 septembre un article de loi bannissant «toute pratique visant à modifier ou réprimer l’orientation affective et sexuelle ou l’identité de genre d’autrui». Un amendement précisant que le fait d’inviter «à la prudence et à la réflexion» une personne qui envisage un traitement de genre ne devrait pas être punissable a de justesse passé la rampe.

Aucun député vaudois ne s’est opposé aux visées de la nouvelle loi, à la satisfaction de son initiateur, le député socialiste Julien Eggenberger, qui avait déposé une motion en ce sens en 2021. Des divergences sont néanmoins apparues durant les débats à propos des exceptions à porter à cette interdiction générale.

Thérapies de conversion et thérapies de transition

«La locution ‘thérapie de conversion’ désigne un ensemble hétéroclite de pratiques visant à modifier l’orientation affective et sexuelle ou l’identité de genre d’une personne afin de la rendre conforme à un idéal hétérosexuel cisgenre», peut-on lire dans l’exposé des motifs du projet de loi, de juillet 2022. «D’inspirations diverses, mêlant souvent références religieuses et théories développées au sein de différents courants psychothérapeutiques, ces pratiques ont émergé à la fin des années 1970, après que l’homosexualité a été retirée de la liste des maladies mentales (DSM) en Amérique du Nord en 1973. Elles ont continué à se développer après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en a fait de même en 1990.»

Si l’adoption de cette loi a convaincu tous les députés vaudois, des divisions sont apparues au moment d’aborder les exceptions. Se ralliant aux arguments de prudence de la droite, a rapporté le journal 24 heures, les députés ont accepté, à une voix près, un amendement visant à freiner l’encouragement aux traitements hormonaux et chirurgicaux par certains thérapeutes «trop enthousiastes». Il s’agit, ont-ils argumenté, d’inviter les jeunes à la prudence dans un moment de vie «caractérisé par le questionnement identitaire» et d’éviter que des médecins, enseignants ou membres de la famille ne soient sanctionnés pour avoir mis en garde contre les conséquences d’un traitement de genre.

Ailleurs en Romandie

D’autres cantons romands ont déjà interdit les thérapies de conversion. Neuchâtel a ouvert la voie en mai 2023, suivi par le Valais en mai 2024, puis par Fribourg le 1er juillet 2024. À Genève, un projet de loi en ce sens a été déposé en mai 2023 par le Conseil d’État, tandis qu’au Jura la motion déposée par le député socialiste Patrick Cerf a été approuvée par le Parlement en janvier 2023. (cath.ch/lb)

Un rapport du Conseil des droits de l’homme de l’ONU assimile les «thérapies de conversion» à des actes de torture | © Zachary Keimig/Unsplash
18 septembre 2024 | 12:36
par Lucienne Bittar
Temps de lecture : env. 2  min.
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