Les sanctions ne doivent pas entraver l'aide en Syrie
Le pape François demande «qu’il n’y ait pas de raisons ou de sanctions qui entravent les aides urgentes et nécessaires» à la population syrienne après le séisme du 6 février. Il s’exprimait dans un discours à des jeunes prêtres et moines des Églises orthodoxes orientales, reçus le 23 février 2023 au Vatican.
S’excusant de ne pouvoir lire son discours à cause d’un rhume, le pontife de 86 ans a remis aux participants son texte, dans lequel il exprime une «proximité particulière» au «cher peuple» syrien, actuellement «éprouvé, en plus de la guerre, par le séisme qui, comme en Turquie, a fait de nombreuses victimes et provoqué de terribles ravages».
«Face à la souffrance de tant d’innocents, enfants, femmes, mères, familles, je souhaite que l’on fasse tout ce qui est possible pour les personnes», déclare l’évêque de Rome. Il demande qu’aucune sanction n’empêche l’aide humanitaire, alors que le séisme a fait près de 47’000 morts en Syrie et en Turquie. Le 22 février, les Nations unies ont souhaité «que toutes les exemptions humanitaires pertinentes pour les sanctions qui pourraient interférer avec la réponse humanitaire soient pleinement utilisées». Un certain nombre de pays, dont les Etats-Unis, imposent depuis 2011 des sanctions économiques à l’encontre de la Syrie, eu égard à la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad. Celles-ci ont provoqué un vaste appauvrissement de la population.
Désirer l’unité de toutes ses forces
Au fil de son texte, le pape plaide pour «le dialogue de la charité, le dialogue de la vérité et le dialogue de la vie» entre chrétiens. Méditant sur les disciples d’Emmaüs comme symboles du parcours œcuménique, il met en garde contre «le découragement et l’auto-référence» qui «empêchent les chrétiens de diverses confessions de de voir ce qui les unit». «C’est peut-être ce qui aujourd’hui manque le plus aux chrétiens des diverses confessions: un désir ardent d’unité, qui prévale sur les intérêts partisans», déplore le pontife. Et de prévenir: «Si le désir de l’unité est éteint, il ne suffit pas de dialoguer et de marcher: tout devient quelque chose de dû et de formel».
«Il faut désirer l’unité par la prière, de tout son cœur et de toutes ses forces, avec insistance, sans se lasser», martèle-t-il. «Plus nous marchons ensemble, plus nous serons mystérieusement accompagnés par le Christ», affirme aussi le pontife. (cath.ch/imedia/ak/rz)