Brésil : Création d’un comité pour combattre l’intolérance religieuse
Les religions afro-descendantes, cibles des discriminations
Brasilia, 25 janvier 2013 (Apic) La ministre du Secrétariat National de Promotion et Défense des Droits Humains, Mara Rosario Nunes, et le ministre du Secrétariat Général de la Présidence de la République, Gilberto Carvalho, ont signé un décret, le 22 janvier, créant le Comité National de Diversité Religieuse. La cérémonie a eu lieu à Brasilia, la capitale du Brésil, en présence des leaders de différentes traditions religieuses.
Le Comité comprendra 20 personnes, parmi lesquelles 15 représentants de la société civile travaillant pour la promotion de la diversité religieuse et cinq représentants du gouvernement fédéral. Il aura notamment pour mission de «réfléchir à l’élaboration de politique d’affirmation du droit à la liberté et à la diversité religieuse, ainsi que travail au développement de la paix, de la justice et au respect des différences croyances et convictions de foi.»
Discrimination religieuse et raciale
«En février, ou au plus tard en mars, la liste des participants choisis pour intégrer de Comité sera publiée», a indiqué Marga Janete Stöher, pasteure luthérienne et coordinatrice de la Politique de Diversité Religieuse du Secrétariat des Droits Humains. La pasteure en a profité pour rappeler que «les religions afro descendantes étaient les plus atteintes par l’intolérance religieuse». Sans pour autant se prononcer sur les raisons possibles de cette discrimination.
«Je vois cela comme un phénomène intimement lié au racisme qui existe dans ce pays», a estimé pour sa part Carlos Alberto de Souza e Silva Junior, responsable du Secrétariat pour la Promotion de l’Egalité Raciale (SEPPIR). «D’ailleurs, hormis les religions de matrice africaine, nous ne recevons jamais de plaintes faisant état de discrimination à l’égard d’autres religions.»
Une journée nationale contre l’intolérance religieuse
Cette discrimination est tellement présente qu’une journée nationale du combat contre l’intolérance religieuse a été instituée en 2007 par l’ancien président Luiz Ignacio Lula da Silva. Cette journée – chaque 21 janvier – a été créée en hommage à Gildasia dios Santos e Santos, une mère de Saint de la religion du Candomblé, originaire de l’état de Bahia, au nord-est du Brésil.
Cette dernière avait été victime, en 2000, d’un infarctus causé, selon ses proches, par la découverte de son portrait en une de «Folha Universal», l’hebdomadaire de l’Eglise Universelle du Règne de Dieu tirant à 2,5 millions d’exemplaires. Cette photo était destinée à illustrer un article particulièrement discriminatoire et violent à l’égard d’une religion comptant plusieurs millions de pratiquants au Brésil, pays où la liberté et la tolérance religieuses sont inscrites dans la Constitution. (apic/jcg/bb)