Les prêtres australiens en faveur du célibat optionnel
Le Conseil national des prêtres catholiques d’Australie s’est déclaré, début septembre 2018, en faveur d’un célibat optionnel et de la réadmission dans le sacerdoce des prêtres qui l’ont quitté pour se marier. Les ministres comptent faire valoir cette requête auprès du Vatican, rapporte le quotidien australien Newcastle Herald.
Les prêtres australiens estiment que le pape François approuverait une demande des évêques du pays d’autoriser des prêtres mariés dans les régions isolées du continent. Dans ces zones, le manque de prêtres est un problème sérieux qui préoccupe l’Eglise depuis de nombreuses années, souligne le Père James Clarke, président du Conseil national des prêtres. Il s’est exprimé suite à une assemblée de ce groupe, du 10 au 14 septembre 2018 à Canberra, consacrée aux conclusions de la Commission royale d’enquête sur les abus sexuels. Les investigations avaient démontré, début 2017, que plus de 7% des prêtres australiens avaient fait l’objet d’accusations de pédophilie entre 1950 et 2010.
Le célibat, un «idéal inatteignable»?
Le Conseil des prêtres entend soumettre ses propositions sur le célibat au Synode national plénier de l’Eglise catholique en Australie, planifié en 2020. Il s’agira de la première rencontre de la sorte depuis 1937. Le principal point portera sur la possibilité pour les prêtres ayant quitté le sacerdoce afin de se marier de pouvoir être réintégrés à leur poste tout en restant mariés.
La demande de réforme australienne survient alors que le pape François a convoqué l’ensemble des présidents de Conférences épiscopales du monde, en février 2019 au Vatican. Une rencontre dans le sillage des scandales d’abus sexuels au sein de l’Eglise, qui se sont multipliés depuis quelques mois dans certaines parties du monde.
Les débats de Canberra ont abordé certaines conclusions de la Commission royale d’enquête qui qualifiait notamment le célibat obligatoire «d’idéal inatteignable». Cette discipline, appliquée dans l’Eglise catholique de rite latin, pousserait les prêtres à mener des vies parallèles et contribuerait, selon la Commission, à établir une «culture du secret et de l’hypocrisie» au sein de l’institution. Le Père Clarke assure qu’une majorité de prêtres du Conseil sont en faveur d’un célibat optionnel «dans le sens d’un accès à la prêtrise pour les hommes mariés». Il précise qu’il s’agit d’une requête provenant non seulement des prêtres, mais aussi du public.
Evêques plus réticents
La position du Conseil est en porte-à-faux avec la réponse donnée à la Commission royale d’enquête par la Conférence des évêques catholiques australiens. Les prélats avaient accepté de soulever la question auprès du Vatican, mais en précisant que le célibat obligatoire était une «pratique ancienne et positive de l’Eglise».
Les prêtres australiens ne pensent pas que le pape François va rendre le célibat optionnel pour tous les prêtres. Il est plus probable, selon eux, que le pontife autorise les Conférences épiscopales à délivrer de telles autorisations dans des contextes locaux particuliers.
«Nous espérons que nos évêques s’inspireront du style de gouvernance du pape François pour se faire des serviteurs du peuple», conclut le Père Clarke. (cath/nch/rz)