Les Philippines expulsent Sœur Patricia Fox
Le gouvernement philippin a ordonné, le 23 avril 2018, le départ dans les 30 jours de Soeur Patricia Fox. La religieuse catholique australienne avait été interpellée et détenue une journée, mi-avril, pour «activités anti-gouvernementales».
La Mère supérieure d’un couvent de Quezon City, dans la banlieue de la capitale Manille, était au bénéfice d’un visa pour missionnaires qui devait être renouvelé en septembre 2018. Le Bureau de l’immigration l’a cependant annulé le 23 avril, rapporte le quotidien The Australian.
Suite à son arrestation, la religieuse de la congrégation de Notre-Dame de Sion, s’attendait à cette décision. Le président Rodrigo Duterte, après s’être vanté d’être lui-même à l’origine de son interpellation, l’avait traitée «d’étrangère indésirable».
Depuis 27 ans aux Philippines
Le service d’immigration l’a informée qu’elle avait été reconnue coupable d’activités «interdites selon les conditions» de son permis de séjour. Sœur Patricia, qui réside depuis 27 ans aux Philippines, a donc 30 jours pour quitter le pays. Son avocat a indiqué son intention de faire recours.
La religieuse âgée de 71 ans avait été emmenée le 17 avril dans les bureaux du service d’immigration à Manille, pour y être interrogée sur son implication dans de récentes actions pour les droits humains sur l’île de Mindanao. Elle a été libérée le soir même, après des protestations des autorités de l’Eglise catholique aux Philippines.
«Coupable» de soutenir les petits paysans
Elle était dans le collimateur des autorités philippines, après avoir participé à des activités de soutien à des agriculteurs et à des ouvriers, à Mindanao. L’île du sud de l’archipel abrite une majorité de musulmans. «En tant que chrétienne, je crois que notre mission est de faire surgir le Royaume de Dieu ici et maintenant, a-t-elle commenté suite à la décision d’expulsion. Je ne peux donc pas faire autrement que de m’impliquer dans des projets tels que le soutien à l’agriculture biologique, à l’élévation du bien-être des petits paysans mais aussi à la revendication de leurs droits». (cath.ch/aus/arch/rz)