Les patriarches chrétiens de Syrie appellent à la fin des massacres
Les patriarches de trois Églises historiquement enracinées en Syrie ont signé un appel commun pour la fin des «horribles massacres» contre la minorité alaouite. Des actes de vengeance dirigés par des milices proches du nouveau pouvoir.
L’appel daté du 8 mars 2025 a été signé par le Patriarche grec orthodoxe Yohanna X, le Patriarche grec catholique melkite Youssef I Absi et le Patriarche syro-orthodoxe Mar Ignatius Ephrem II, rapporte l’agence vaticane Fides. Les trois dignitaires ont demandé la cessation d’une «escalade qui a conduit à des attaques contre des civils innocents, dont des femmes et des enfants».
Au moins 147 personnes ont été tuées en Syrie ces derniers jours par des milices gouvernementales dirigées par le groupe d’inspiration djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), affirme l’agence missionnaire. Les violences ont commencé dans les provinces côtières de Lattaquié et de Tartous après que des groupes résiduels de l’ancienne armée liée au régime d’Assad, toujours actifs dans cette zone, ont mené des embuscades contre des membres du Commandement des opérations militaires syrien.
Pour une réconciliation nationale
Les représailles qui ont suivi ont notamment visé Qardaha, la ville natale de l’ancien président Bachar al-Assad, et la ville côtière de Baniyas. La répression a entraîné des massacres et des exécutions extrajudiciaires contre des membres de la communauté alaouite. À cette minorité religieuse de confession chiite appartiennent la famille Assad et une grande partie des dirigeants de l’ancien régime qui s’est effondré en décembre 2024. Selon les données fournies par la communauté alaouite, les victimes des massacres de ces derniers jours seraient plus de 600.
Les trois patriarches chrétiens demandent de mettre en place les conditions nécessaires «pour parvenir à la réconciliation nationale au sein du peuple syrien» et entamer la transition vers un État et une société fondés sur «une citoyenneté égale». Ils appellent à s’éloigner «de la logique de la vengeance et de la discrimination». Les dignitaires rejettent également les hypothèses et les tentatives de démantèlement de l’unité territoriale syrienne.(GV) (Agence Fides 9/3/2025)