Les paroisses new-yorkaises multiplient les offres de coworking
Les espaces de coworking se multiplient à travers le monde. A New-York, différentes églises contribuent à cet essor. Une alternative souvent moins onéreuse pour les travailleurs nomades. Et pour les communautés religieuses, l’occasion d’aller à la rencontre de nouvelles personnes en engrangeant des revenus parfois bienvenus.
Ted Henken est professeur de sociologie dans un collège new-yorkais. Il cherchait un espace de travail estival à Manhattan quand il a aperçu, un peu par hasard, l’enseigne qui se trouvait devant l’église luthérienne Our Saviour’s Atonement (OSA) [La Rédemption de Notre-Seigneur]. L’envie d’aller jeter un oeil dépasse la crainte d’être une cible potentielle à convertir. D’autant que les prix – ou plus exactement les «dons» suggérés – sont plus qu’alléchants: 10 dollars la journées ou 5 pour quelques heures. Soit trois fois moins qu’une formule classique.
«Cette offre est une extension de la mission de l’Eglise: combattre l’isolement et offrir des espaces de rencontre.»
Pour ce prix-là, les commodités sont relativement modestes: pas d’espace dédié aux imprimantes ou aux appels téléphoniques, pas de lieu de stockage ou de boîtes aux lettres. En revanche, une pièce calme, centrale. Sol en béton rouge, nappes à carreaux et vieilles armoires: presque une maison de campagne en pleine de ville. Il n’en faut pas plus pour convaincre Ted Henken.
«Depuis 10 ans, j’avais le désir latent de faire partie d’une communauté qui ne soit pas professionnelle ou numérique, explique-t-il au quotidien anglais The Guardian. Je ne pense pas devenir un jour un paroissien ordinaire, mais j’ai trouvé ici cette nouvelle communauté de personnes».
36% des Américain pratique leur foi de manière hebdomadaire. Si le taux est plus élevé que dans les autres pays occidentaux, il continue de baisser. 6000 à 10’000 églises ferment leur portes chaque année aux Etats-Unis, faute de fidèles et de ressources financières. Dans ce contexte, le coworking constitue à la fois une occasion d’aller à la rencontres des personnes éloignées des Eglises, mais aussi une source de revenus parfois bienvenu.
Pionnière en la matière, l’Eglise luthérienne St Lydias de Brooklyn a ouvert un espace de coworking en 2014. Sa pasteure, Emily Scott, en est convaincue: cette offre est «une extension de la mission de l’Eglise: combattre l’isolement et offrir des espaces de rencontre». (cath.ch/theguardian/pp)