Pascal Bamert a organisé l'exposition visible à la salle paroissiale de Saint-Antoine (Bâle) | © Vera Rüttimann
Suisse

Les mystères du Suaire exposés à Bâle

Une exposition actuellement visible à Bâle fait la lumière sur l’état des recherches concernant le Saint Suaire. Cette pièce de tissu censée avoir enveloppé le corps du Christ recèle encore de nombreux mystères.

Vera Rüttimann, kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden

Le tissu est marqué par des taches de sang, des brûlures, des déchirures. Certains voient sur le drap l’empreinte laissée par le corps de Jésus après sa crucifixion. D’autres y voient l’image d’un homme non identifié qui a été torturé.

Pascal Bamert, agent pastoral dans la paroisse bâloise de Saint-Antoine , a toujours été fasciné par le linceul. Une relique dont on ne peut toujours pas dire aujourd’hui d’où elle vient, ni si elle est authentique. L’artefact original, exposé dans la cathédrale San Giovanni Battista de Turin, garde encore bien des mystères. Pascal Bamert, qui a organisé l’exposition, estime que cette fascination s’exercera aussi sur les visiteurs.

L’exposition a été créée par l’Ordre de Malte en Allemagne, avec l’aide de soutiens privés. L’exposition itinérante, présentée dans toute l’Allemagne depuis 2013, fait sa première apparition dans une paroisse suisse. Le mécène de l’événement est Martin von Walterskirchen zu Wolfsthal, président de l’Ordre souverain de Malte Suisse.

Pascal Bamert avait déjà visité l’exposition lors d’un séjour de travail à Bad Münstereifel, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il en est ressorti enthousiasmé, et s’est efforcé de faire venir la manifestation en Suisse.

Couronne d’épines, lance et fouet

Il est persuadé que la thématique peut également intéresser des personnes sans lien avec l’Eglise.

Dans la salle paroissiale de Saint-Antoine, sept vitrines présentent des objets liés à la curcifixion. Pascal Bamert s’arrête en premier devant la couronne d’épines. Il se dirige ensuite vers la pointe en forme de feuille d’une lance romaine. Une vitrine présente également des clous de l’époque romaine. Des objets de fer massifs à bords carrés, que l’on préfère ne pas imaginer avoir entre les os des mains et des pieds.

La représentation en 3d de l’homme représenté sur le Suaire de Turin | © Vera Rüttimann

Dans une autre vitrine, on peut trouver la réplique d’un fouet. Un instrument de torture, tel que celui qui a frappé Jésus. «Les bouts de métal ont infligé des blessures qui sont clairement visibles sur le linceul», explique Pascal Bamert. L’objet est accompagné d’une pièce de monnaie datant de l’époque du gouverneur romain Ponce Pilate. De telles pièces ont été placées sur les yeux de la figure crucifiée sur le linceul.

«Une touche de mystère»

Les objets exposés sont accompagnés de 25 stèles, où sont abordés divers aspects des recherches scientifiques sur la relique. Des études touchant aussi bien à la science textile, qu’à l’histoire de l’Eglise ou au droit pénal.

L’aspect botanique fascine particulièrement Pascal Bamert, féru de jardinage. «Je trouve passionnant qu’aujourd’hui on puisse attribuer certains types de pollen à une période ou à une zone géographique précises». Lorsqu’on l’interroge sur ce qu’il pense de l’origine du tissu, il répond qu’il recèle toujours pour lui une «touche de mystère».

Le Bâlois atteint maintenant la stèle, où une copie du Suaire de Turin est présentée en taille réelle. Une toile de lin de 4,40 mètres de long et 1,13 mètre de large, tissée selon un motif élaboré à chevrons. Le Bâlois regarde avec attention l’impressionnante image en négatif d’un homme sur le linceul, au contour évanescent. Il est couvert de traces d’innombrables blessures desquelles du sang a coulé.

Le désir d’être proche de Jésus

Mais la pièce d’exposition qu’il considère comme la plus impressionnante est une réplique en bois grandeur nature de la personne représentée sur le linceul. «Cela rend la crucifixion de Jésus beaucoup plus compréhensible que le linceul avec la pâle empreinte d’un homme crucifié.» Cette réplique lui a aussi fait constamment revenir en tête la même question : «Qui est cet homme pour moi?»

La paroisse de Saint-Antoine est située dans un quartier de Bâle où vivent de nombreuses personnes d’origines et d’appartenances religieuses différentes. Pascal Bamert souhaite ainsi inviter des personnes d’autres communautés à cette exposition. Il se demande ce qu’un pasteur protestant pourrait retirer de cette exposition, ce qui paraîtrait étrange, même à un catholique croyant.

L’agent pastoral rappelle qu’il n’y a toujours pas d’explication scientifique sur la manière dont l’image est apparue sur le tissu de lin. Mais comme beaucoup, il considère que la réponse à cette question n’est pas essentielle. L’exposition répond, selon lui, à un désir de nombreuses personnes de se sentir proches de Jésus. (cath.ch/vr/kath/rz)

L’exposition est visible à la salle paroissiale de la paroisse Saint-Antoine de Bâle jusqu’au 15 novembre 2020.

Pascal Bamert a organisé l'exposition visible à la salle paroissiale de Saint-Antoine (Bâle) | © Vera Rüttimann
22 octobre 2020 | 16:47
par Rédaction
Temps de lecture : env. 3  min.
Bâle (45), Exposition (61), Saint-Suaire (20)
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