Suisse romande: 14 nouveaux diplômés de l’Institut de formation aux ministères (IFM)

Les ministères laïcs ne sont pas des aides aux prêtres

Fribourg, 9 juin 2011 (Apic) Quatorze nouveaux diplômés de l’Institut romand de formation aux ministères (IFM) recevront leur certificat samedi 11 juin 2011 à l’église des cordeliers à Fribourg, au terme de trois ans de formation. Ces dix femmes et ces quatre hommes, venus des divers cantons, mettront les compétences acquises au service de l’Eglise locale dans différents domaines : la catéchèse, la pastorale en paroisse, l’aumônerie des malades, le soutien aux mourants mais aussi le monde du travail ou de la psychiatrie.

Cette palette très large d’engagements illustre bien la richesse et la vitalité des divers ministères dans l’Eglise, se réjouit l’abbé Bernard Miserez, directeur de l’IFM depuis 2007. Il est faux de laisser croire que la vie de l’Eglise s’articule d’abord sur le ministère du prêtre. Pour mettre en oeuvre une Eglise de communion, nous devons repenser l’articulation des ministères. On ne peut pas réduire la vocation à celle du prêtre, estime Bernard Miserez. Il déplore le retour d’un certain cléricalisme avec une tendance à confondre pouvoir et service.

Les ministères laïcs ne sont pas des aides aux prêtres. Les personnes diplômées de l’IFM ont elles aussi répondu à un appel qui a changé l’orientation de leur vie. Elles se sont remises en cause, ont changé de travail, repris des études, accepté de nouveaux engagements. Pour Bernard Miserez, leurs témoignages sont des ’éclats d’espérance’.

Un parcours de trois ans

Le parcours à l’IFM dure trois ans. Il concerne aujourd’hui essentiellement des personnes qui ont eu une autre formation, d’autres expériences professionnelles et une vie familiale. La moyenne d’âge de cette volée est de 43 ans. Le but n’est donc pas la performance, ni l’acquisition d’un savoir académique, mais la formation de croyants qui consentent à répondre à un appel au service de l’Evangile, explique Bernard Miserez.

L’expérience personnelle des étudiants est questionnée. Il ne s’agit pas d’abord de l’intellect, mais plutôt d’un cheminement individuel. Raison pour laquelle, chaque personne a trois accompagnants: un conseiller d’étude, un maître de stage et un accompagnateur spirituel.

A raison de deux jours par semaine, la formation s’oriente sur quatre axes: les sciences humaines avec la philosophie et la psychologie, la Bible et la théologie, la pratique pastorale et l’éthique. Les stages dans les paroisses ou d’autres milieux pastoraux font partie intégrante de la formation. Un travail de diplôme couronne les trois ans de formation. Pas moins de 32 enseignants de Suisse romande, mais aussi de France ou de Belgique y apportent leur contribution.

Une formation à l’IFM sollicite beaucoup d’énergie. Les étudiants y consacrent environ 60% de leur temps, note le directeur. D’où la nécessité d’un discernement plus sérieux au moment de l’engagement. «Nous avons eu par exemple quelques tensions familiales, lorsqu’un conjoint ou des enfants se sont sentis mis à l’écart».

Autre élément important, les étudiants viennent à l’IFM envoyés par les Eglises cantonales. Les vicariats épiscopaux de chaque canton, ou les diocèses restent responsables du recrutement et de l’engagement des personnes.

25 ans en 2012

L’IFM fêtera ses 25 ans en 2012. L’avenir pour les prochaines années semble assez bien tracé, car les ministères laïcs ont encore un potentiel de développement dans la vie de l’Eglise. A la condition toutefois que l’Eglise, dans les divers cantons, continue d’avoir la volonté et surtout les moyens d’engager et de salarier des personnes pour les divers services. «Nous ne devons jamais oublier que l’Eglise n’est pas là pour elle-même, mais pour le monde», conclut Bernard Miserez. (apic/mp)

Les diplômé-e-s de l’IFM 2011

Romaine Carrupt, Chamoson VS

Marie-Christine Conrath, Les Verrières NE

Jean- Louis Cretin, Delémont JU

Xavier Delpouve, Remaufens FR

Casimir Gabioud, Orsières VS

Bertrand Georges, Granges-Paccot FR

Concepcion Gomez, Lausanne VD

Erijka Joanneton Attalens FR

Nathalie Jolissaint, Courgenay JU

Marie-Louise Langenegger, Courtedoux JU

Marie-Danièle Litzler, Lausanne VD

Catherine Pillonel-Losey, Payerne VD

Danielle Voisard, Echallens VD

Isabelle Wermelinger, Vendlincourt JU

9 juin 2011 | 15:37
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Fribourg (616), IFM (21)
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