Les mères de prêtres traditionalistes remettent leur requête au pape
Au terme de deux mois de pèlerinage de Paris à Rome, les mères de prêtres traditionalistes de l’association «La Voie romaine» ont déposé leur demande entre les mains du pape François, à l’audience générale du 4 mai 2022. Satisfaites de leur rencontre, elles espèrent que le pontife lèvera les restrictions sur la messe latine tridentine imposées par le motu proprio Traditionis custodes («gardiens de la tradition», en latin) le 16 juillet 2021.
Parties le 6 mars dernier de la capitale française, des mères de prêtres célébrant en rite Tridentin ont parcouru les 1’500 kilomètres les séparant de la Ville éternelle, pour supplier en personne le chef de l’Église catholique de permettre la pratique de ce rite. Et à leur heureuse surprise, ce dernier semblait être au courant de leur démarche.
Premier signe vu comme un encouragement: lors de son tour en papamobile à son arrivée sur la place Saint-Pierre, le pape s’est arrêté auprès du groupe qui tenait des bannières devant les rambardes de sécurité, pour bénir deux enfants. Puis l’évêque de Rome a nommé expressément l’association «La Voie romaine» lors des salutations aux francophones, après sa catéchèse.
Dans le cadre des entrevues individuelles au terme de l’audience, l’une des mères a pu s’approcher du pontife – resté assis sur son siège en raison de son genou souffrant –, lui parler au nom de toutes et lui remettre une lettre présentant leur demande en faveur du rite préconciliaire.
La Voie romaine a également déposé «un gros sac» contenant près de 3’000 lettres de fidèles catholiques attachés au rite Tridentin, auprès d’un collaborateur du pape. Par cette initiative, l’association souhaite que l’exception accordée par le pape à la Fraternité Saint Pierre le 11 février dernier soit étendue à tous.
«Le pape n’est pas indifférent»
«Nous sommes très heureux de lui avoir remis la lettre (des mères de prêtres, ndlr) en main propre», a confié à l’agence I.MEDIA Pauline Debay, jeune bénévole très impliquée dans l’association. «En entendant la présentation de ›La Voie romaine’, le pape a répondu ›Je connais, je connais’». «Très souriant» avec la représentante du groupe, le pontife n’a cependant rien dit de plus, rapporte Pauline.
S’il demeure une légère déception qu’une seule mère ait été reçue par le pape, tous les membres de l’association se disent «très, très heureux» et «touchés». Cinq femmes ont réalisé toute la marche, soutenues par une solide équipe logistique et rejointes par 80 autres marcheuses pour des portions de route.
Prier pour l’Unité de l’Église
Aussitôt l’audience terminée, chacune a déjà repris la route vers la France. «Nous sommes plein d’espérance, car nous avons senti que le pape n’est pas indifférent», conclut Pauline Debay. «On ne sait pas ce qu’il va se passer, mais on espère qu’il y aura des suites et on va continuer de prier pour l’Unité de l’Église», assure-t-elle.
Une référence à la justification du motu proprio (lettre apostolique émise par le pape de sa propre initiative, ndlr) par le pape François, qui avait insisté sur sa volonté de défendre «l’unité de l’Église». Il souhaitait éviter que la différence liturgique ne cache un rejet du Concile Vatican II. À rebours, les membres de «La Voie romaine» assurent que l’environnement de la messe tridentine est «sain» et affirment leur fidélité au Successeur de Pierre. (cath.ch/imedia/ak/be)