Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X (Photo:Keystone)
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Les lefebvristes, «toujours les fils de l'Eglise»?

Rome, 04.09.2015 (cath.ch-apic) Le pape François considère que les lefebvristes sont «toujours des fils de l’Eglise». C’est ainsi que Le canoniste français Ludovic Danto interprète, sur Radio Vatican, le geste du pontife envers les membres de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX). Dans sa lettre du 1er septembre, le pape François a décidé que le sacrement de réconciliation donné par un prêtre de la Fraternité sera «valide et licite» durant tout le Jubilé de la miséricorde.

«On peut dire canoniquement que si le Saint-Père autorise les prêtres de la Fraternité à confesser, c’est qu’il part du principe qu’elle n’est pas encore une nouvelle Eglise», assure le Père Danto. «Le pape considère certainement que ce sont des chrétiens en état de schisme, mais que le schisme n’est pas définitivement consommé et qu’ils sont toujours considérés comme des fils de l’Eglise», souligne le doyen de la faculté de théologie de l’Université catholique d’Angers, au nord-ouest de la France. Pour le Père Danto, le pape argentin se met, par son geste, dans les pas de son prédécesseur allemand, lorsque celui-ci avait voulu relancer les négociations avec la Fraternité, séparée de Rome depuis 1988.

La miséricorde comme recherche de l’unité

«L’Année de la miséricorde ne pourrait pas faire fi des questions liées à l’unité de l’Eglise», affirme le théologien. Pour le Père Danto, ce jubilé ne concerne pas que les péchés personnels, mais aussi ce qui blesse la vie de l’Eglise, notamment la désunion et le schisme, qui sont des péchés très graves. Le pape veut ainsi, selon lui, appeler les membres de la FSSPX à retrouver le chemin de la concorde. Le Père Danto considère que cette ouverture du pape François est toute aussi importante que celle dont avait fait preuve à l’époque Benoît XVI. Pour le théologien français, le geste du pontife argentin «laisse transparaître son souci de l’unité». Le Père Danto n’est pas certain de la façon dont les fidèles vont accueillir la décision du pape François. Le doyen ne veut cependant y voir que «la bonté et la bienveillance de notre père à tous» et une opportunité de renouer les fils du dialogue.

«Juridiction de suppléance»

La FSSPX s’est réjouie, dans un communiqué, de la décision du pape François du «geste paternel» de reconnaissance du pape François.

La Fraternité a néanmoins rappelé que, «dans le ministère du sacrement de pénitence, elle s’est toujours appuyée, en toute certitude, sur la juridiction extraordinaire que confèrent les normae generales du Code de droit canonique». En effet, alors que les sacrements de la réconciliation et du mariage ne peuvent être célébrés que par des prêtres en communion avec leurs évêques, l’Eglise peut reconnaître une «juridiction de suppléance», notamment dans des cas de détresse et de nécessité, note le quotidien français «La Croix». «En cas de danger de mort, tout prêtre, même dépourvu de la faculté d’entendre les confessions, absout validement et licitement de toutes censures et de tous péchés tout pénitent, même en présence d’un prêtre approuvé», énonce le canon 976 du Code de droit canonique. (apic/rv/rz)

 

Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X
4 septembre 2015 | 15:23
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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