Les leaders sud-soudanais invités à une «retraite spirituelle» au Vatican
Une «retraite spirituelle» à l’intention des leaders du Soudan du Sud – pays ravagé par une cruelle guerre civile – est prévue le 9 ou le 10 avril au Vatican. Alessandro Gisotti, directeur ad interim du Bureau de presse du Saint-Siège, l’a confirmé le 3 avril 2019.
L’Italien vient ainsi confirmer l’invitation formulée par le pape François au président du Soudan du Sud, Salva Kiir Mayardit, et au chef des rebelles, Riek Machar, de se réunir au Vatican.
Vers gouvernement d’union nationale
L’objectif de cette rencontre est de favoriser l’accord de paix signé en septembre 2018 pour mettre fin à des années de guerre civile dans ce pays. Cet accord prévoit notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale au mois de mai.
Il ne s’agit pas de la première fois que le pontife invite au Vatican les deux principaux responsables politiques d’un pays pour parvenir à une conciliation entre les différentes vues. En décembre 2016, il avait ainsi convié le président colombien Juan Manuel Santos et son prédécesseur Alvaro Uribe. Etait alors en jeu l’accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC).
Les chefs de guerre ont ruiné leur pays
Le chef de l’Eglise catholique a manifesté à plusieurs reprises son souci pour le Soudan du Sud, plus jeune pays du monde, né en juillet 2011. En février 2017, il avait annoncé son désir de visiter ce pays mais ce projet avait ensuite été reporté sine die en raison des conditions sur place. Toutefois, le 16 mars 2019, alors qu’il recevait Salva Kiir, il a réitéré ce vœu, demandant «que soient vérifiées les conditions pour une possible visite au Soudan du Sud, en signe de proximité avec la population et d’encouragement au processus de paix».
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013, lorsque le président Salva Kiir, de l’ethnie Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président et membre de l’ethnie Nuer, de fomenter un coup d’Etat. Les combats et les massacres de civils ont déjà fait des centaines de milliers de morts et près de quatre millions de déplacés (soit près d’un tiers de la population), et totalement ruiné le pays. Le conflit est marqué par des atrocités à caractère ethnique et par le recours au viol comme arme de guerre. Il a également été marqué par la violation répétée d’accords de paix et de cessez-le-feu. (cath.ch/imedia/xln/be)