Les jésuites appellent les gouvernements à écouter le cri des peuples
Les jésuites d’Amérique latine et des Caraïbes ont exigé que les gouvernements latino-américains «écoutent les clameurs citoyennes» qui s’élèvent au Chili, en Équateur, en Colombie, au Nicaragua et dans bien d’autres pays d’Amérique latine.
«L’Amérique latine a vécu, depuis le début du second trimestre 2019, un état d’ébullition sociale, politique et économique, rappellent les jésuites, dans un communiqué publié le 3 décembre. Cette situation est visible en Amérique du Sud, mais aussi en Amérique Centrale et dans les Caraïbes, où les habitants ne sont pas exempts de souffrance face aux injustices socio-environnementales et aux conséquences de violences historique et multiples».
Les jésuites du Réseau de Centres sociaux de la Compagnie de Jésusont rappelé que ces mouvements populaires, initiés pour dénoncer la destruction des économies locales, des systèmes sociaux, mais parfois aussi pour s’élever contre les impacts de mégaprojets d’extraction minière sur les territoires et les patrimoines naturels et culturels, avaient été durement réprimés et caractérisés par la violation des droits humains par les gouvernements en place.
Nombreuses causes de mécontentement
«Ces vagues de mobilisation expriment le désir des peuples de ne pas se résigner face à une dynamique historique d’exclusion, souligne le communiqué. Les rues latino américaines mettent en évidence le cri d’une citoyenneté épuisée par l’exploitation et par la convergence de diverses formes de résistance».
Pour les membres du Réseau, les causes du mécontentement des populations sont nombreuses. «Le chômage, les bas salaires, l’accès limité et précaire à la santé, la faible qualité de l’éducation, les inégalités des systèmes de retraite, l’insécurité, la répression politique, la corruption et la détérioration des biens pubnlics en autres problèmes, sont autant de manifestations de la fragilité des systèmes politiques en Amérique latine». Ils favorisent une accélération de la migration de millions de personnes, en particulier des jeunes, à la recherche d’alternatives pour survivre.
S’inspirer du pape François
Pour toutes ces raisons, les jésuites appellent les acteurs sociaux politiques «à créer des outils permettant de reconfigurer les démocraties». En s’inspirant du pape François qui soulignait, au mois de juin dernier, «qu’il n’y a pas de démocratie lorsqu’il y a la faim, ni développement lorsque règne la pauvreté, ni même justice lorsqu’existent des inégalités.»(cath.ch/jcg/mp)