Les femmes rendent de très nombreux services dans les paroisses | photo d'illustration © Dave Hogg/Flickr/CC BY 2.0
International

Les femmes catholiques appelées à la grève pendant le Carême

Sous l’impulsion de l’association américaine Women’s Ordination Conference, un appel international est lancé pour que les femmes fassent grève de leur service bénévole en paroisse, pour le Carême 2025. Une façon de dénoncer les inégalités dans l’Église.

Le mouvement dénommé «Catholic Women Strike» (Femmes catholiques en grève) a été lancé par l’association américaine Women’s Ordination Conference. En France, il a été relayé par le Comité de la Jupe, une association féministe catholique, qui a diffusé un communiqué en ce sens le 26 février.

L’objectif de ce mouvement inédit, et suivi par des associations du monde entier, est de dénoncer les inégalités femmes-hommes persistantes au sein de l’Église catholique, note le texte. «Le carême, du 5 mars au 12 avril 2025, est pour les catholiques un temps de jeûne, de prière et d’aumône, afin d’entrer plus profondément en relation avec Dieu, souligne le Comité de la Jupe. Cette année, les femmes jeûnent du sexisme et du patriarcat, afin de connaître plus profondément le Dieu qui a créé tous les êtres humains à son image.»

Un pouvoir toujours associé aux hommes

En France, les paroisses fonctionnent en grande partie grâce au travail bénévole des femmes, rappelle l’association. Elles assurent l’éducation religieuse (catéchèse), animent et préparent les célébrations, prennent en charge l’entretien des églises et participent à la préparation des funérailles. Sans leur engagement, de nombreuses paroisses peineraient à survivre.

«Malgré ce rôle central, les femmes sont écartées des prises de décision à tous les niveaux de l’institution catholique, affirme le Comité de la Jupe. Seul le curé est décisionnaire en sa paroisse et l’évêque en son diocèse: le pouvoir est toujours associé à la fonction de prêtre et donc à la masculinité. Cette discrimination affaiblit l’Église et menace son unité. En 2022, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) a d’ailleurs recommandé de renforcer la présence des femmes dans les sphères décisionnelles, à la suite de son rapport sur les violences sexuelles dans l’Église.»

Pour la reconnaissance des femmes dans l’Église

Fatiguées d’être les «grandes oubliées» de l’institution, les femmes catholiques lancent un appel à la grève de leur service bénévole en paroisse. En se retirant temporairement, elles espèrent que leur contribution essentielle sera enfin reconnue. Leur objectif est de souligner l’importance de leur rôle et de provoquer un changement dans les pratiques de l’Église catholique.

«C’est un appel à l’action: les femmes catholiques n’attendent plus que les hommes ordonnés décident du moment propice pour réformer l’Église», conclut le communiqué.

Au niveau suisse, rien n’a été pour l’instant décidé sur un éventuel relais de cet appel à la grève, assure à cath.ch Mariette Mummenthaler, membre du Réseau des femmes en Église. Elle rappelle que jusqu’à présent, le Réseau a régulièrement participé à ce genre d’initiatives internationales. (cath.ch/com/rz)

Les femmes rendent de très nombreux services dans les paroisses | photo d'illustration © Dave Hogg/Flickr/CC BY 2.0
27 février 2025 | 14:20
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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